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Macron assume dans la douleur sa promesse de rétablir un service national

Natacha Polony revient aujourd'hui sur la promesse d'Emmanuel Macron de rétablir un service national obligatoire.

Emmanuel Macron a été obligé de contredire ses ministres sur le service national obligatoire. Pourquoi ? Florence Parly a tout simplement traduit les revendications des militaires, qui n’ont aucune envie de se coltiner des jeunes à encadrer. Sauf qu’un service national n’est pas là pour faire plaisir aux militaires. Il a d’autres fonctions. Encore faut-il les définir. Emmanuel Macron lui-même avait mal emmanché le projet en lançant sa promesse de campagne sur un service national d’un mois. Une absurdité. N’importe qui comprend qu’on n’apprend rien en un mois, ni les bases de la défense civile et du maniement des armes, ni le minimum de règles de vie en commun qui permettraient de reconstruire une communauté nationale. Il avance aujourd’hui l’idée d’un service de 3 à 6 mois. On sort des promesses ineptes. Mais il va falloir entrer dans le dur. Définir ce qu’on met dedans, et pour l’instant, il n’y a pas le moindre consensus.

Un rapport parlementaire contredit toutefois le projet du président. Mais, dans la série des rapports inutiles et idiots, après le rapport Berger Descamps sur les relations parents-école, voici le rapport Dubois-Guérel sur le service national. Ces dames proposent un service en trois étapes, la première à 11 ans : une semaine pour aborder des thèmes comme « défense et sécurité, résilience, droits et devoirs, mémoire et engagement ». Bref, un catéchisme républicain comme l’école en fait à longueur d’année. Puis une autre semaine à 16 ans, en internat ou en immersion dans une association. Une semaine. Comme une classe verte. On rigole. En fait, derrière ce genre de guignolade, se pose la question de ce que nous entendons par service national. Et visiblement, nos parlementaires n’ont pas compris que l’enjeu est de sortir les jeunes du cocon familial, non seulement pour pallier les carences de l’éducation nationale, repérer les jeunes en difficulté, leur faire passer le permis, mais aussi pour leur faire connaître la vie en commun, avec des gens que l’on n’a pas choisi mais avec qui on partage un lien : la Nation.

Certains diront que ce sera lourd et cher. Évidemment, on va nous sortir les dépenses. Mais quelqu’un a-t-il comptabilisé le coût pour la Nation du délitement de toute capacité à vivre ensemble ? Un investissement dans la jeunesse, ça contrevient aux critères de Maastricht. D’ailleurs, la CEDH trouve aussi que ça contrevient à la liberté d’aller et venir. Imposer des devoirs aux citoyens ? C’est intolérable. On se contentera de pleurer sur les incivilités, le terrorisme, la fin du lien social…

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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