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L’inquiétante banalisation du sexisme et du harcèlement chez les internes en médecine

Par Benjamin Jeanjean

Président de l’Isni (Intersyndicale Nationale des Internes), Olivier Le Pennetier était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi pour évoquer la question du harcèlement sexuel chez les étudiants en médecine, suite à une enquête récemment publiée.

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Le harcèlement continue de faire parler de lui dans toutes les strates de la société. Parmi celles-ci, le secteur de l’hôpital et des études de médecine est particulièrement ciblé avec notamment une enquête réalisée par l’Isni (Intersyndicale Nationale des Internes) mettant en lumière l’ampleur du phénomène. Président de l’Isni, Olivier Le Pennetier était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi pour en parler.

"Plus de 40% des répondants à notre enquête ont été au moins une fois en contact ou victimes de harcèlement sexuel, avec des gestes déplacés et des attitudes incorrectes. Cette enquête a été faite sur les internes, c’est un premier pas pour casser les tabous, mais évidemment ce problème concerne l’ensemble de l’hôpital, l’ensemble de l’université et l’ensemble des métiers en France. Il faudra avancer et faire d’autres enquêtes pour aller plus loin", déclare-t-il. "La profession se féminise avec plus de 60% de femmes dans les dernières promos. Cela joue peut-être aussi sur ce ressenti et cette volonté d’améliorer les conditions de travail. On a déjà fait au printemps dernier une enquête sur le burn-out, et on fait cette enquête sur le sexisme pour améliorer les conditions de travail en général", ajoute-t-il.

Les chefs de service et le bloc opératoire particulièrement visés

Selon Olivier Le Pennetier, il n’est pas rare de voir des chefs de service notamment franchir la ligne rouge. "C’est la première enquête nationale qui se fait au sein de l’hôpital, ce ne sera certainement pas la dernière. Nous mettons en évidence que la moitié de ces agissements comportent un lien de hiérarchie entre l’auteur et la victime, avec près de 10% des auteurs qui sont des chefs de service. Ça explique que c’est un peu un tabou, mais il y a aussi parmi ces auteurs des patients ou des familles de patients", assure-t-il avant d’évoquer la question du lieu de ces actes de harcèlement. "Ça se passe partout en général, mais en particulier au bloc opératoire qui concentre un quart de ces agissements. Dans 1 cas sur 5, ça se passe lors des visites dans les couloirs de l’hôpital, et dans un peu moins de 10% des cas, lors de cours à la fac", précise-t-il.

Enfin, au-delà du harcèlement sexuel c’est bien le sexisme en général qui gangrène le monde de l’hôpital selon Olivier Le Pennetier. "On a pu voir que le sexisme a été banalisé ces dernières années avec une simple question. Une fois que l’interne s’est présenté et a expliqué ce qu’il allait faire, le patient demande souvent "Quand est-ce que je vais voir le médecin ?". Ça arrive dans 60% des cas si l’interne est une femme, 7% seulement si c’est un homme… D’une façon générale, la représentation du médecin reste très masculine, ce qui pose problème au vu de la féminisation actuelle de notre métier", déplore-t-il.

Retrouvez toute l’interview d’Olivier Le Pennetier dans le Grand Matin Sud Radio

 

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