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"Les réponses du gouvernement face au mal-être des pompiers ne sont pas toujours adaptées"

Les pompiers ont manifesté à Paris le 28 janvier 2020 aux côtés des policiers, une manifestation qui a d’ailleurs suscité quelques heurts.

pompiers
Pourquoi créer une force civile, alors que la sécurité civile existe déjà ? (AFP)

La manifestation a toutefois porté ses fruits : les pompiers ont obtenu la revalorisation de la prime de feu de 19 à 25%, et Christophe Castaner s'est engagé à inscrire dans le projet de loi le droit pour les pompiers de partir à la retraite dès l'âge de 57 ans. Pour en parler, Franck Chenal, pompier et représentant du syndicat Sud-SDIS à Lyon, était l'invité de Patrick Roger le 29 janvier 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"Nos questions n’ont toujours pas de réponse"

Franck Chenal a tout d’abord expliqué les raisons qui ont poussé les pompiers à manifester. "Il faut comprendre que cela fait plusieurs années que nous, les pompiers, nous plaignons d’un certain mal-être chez nous, de par les agressions, de par les sursollicitations pour des missions qui ne sont pas les nôtres. Et les réponses du gouvernement ne sont pas toujours adaptées.

Sur la région lyonnaise on a vécu plus de trois mois de grève fin 2018. Aujourd’hui on est en 2020 et on revendique les mêmes choses, c’est-à-dire des effectifs, de la sécurité sur nos interventions, d’être valorisés et écoutés. Toutes ces questions n’ont toujours pas de réponse." S’agissant des modalités de cette grève des pompiers, "on a du personnel qui est réquisitionné ou désigné. Et ensuite, la grève des pompiers se fait sur nos temps de repos".

"Nous sommes détournés de nos missions de réelle urgence"

"Le métier de pompier a évolué ces dix dernières années. On est devenu des acteurs de la vie sociale. On intervient là où plus personne ne veut aller. On se rend compte que tous les services, quand ils ont besoin de quelque chose, ils se tournent vers les pompiers. Les personnes alcoolisées sur la voie publique, cela ne relève pas de nos missions, mais c’est toujours nous qui allons les récupérer. Quand on a 40 ambulances privées, c’est les sapeurs-pompiers qui viennent remplacer les ambulances, pour réaliser des transports qui ne sont pas urgents. Et pendant ce temps-là nous sommes détournés de nos missions de réelle urgence", a poursuivi Franck Chenal.

La décote sur les retraites des pompiers, une question qui reste en suspens

Au sujet de la réunion avec le directeur de cabinet de Christophe Castaner, qui a notamment abouti sur la revalorisation de la prime de feu à 25% (contre 19% actuellement), Franck Chenal a déclaré : "ce n’était ni plus ni moins une réunion pour nous dire : vous allez passer à 25%. Et puis ils ont passé en revue l’ensemble des revendications. Ils nous ont dit qu’ils ont créé des commissions pour étudier ces petites interventions qui viennent se greffer en plus. Toujours est-il que beaucoup de collègues ne sont pas satisfaits. Surtout, on a beaucoup de sujets qui sont restés sans réponse.

Aujourd’hui on surcotise pour pouvoir avoir nos cinq années de cotisation. En revanche, aujourd’hui on ne nous donne pas de garanties réelles. Prenons pour exemple un agent qui va partir avec ses cinq années de bonification. Si cet agent-là utilise ses cinq années de bonification, théoriquement on va lui appliquer une décote. Hier, le directeur de cabinet nous a dit : je ne suis pas en capacité de vous répondre, c’est le secrétaire d’État chargé des retraites qui sera capable de répondre à ça".

 

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