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Les marchands de sommeil dans le viseur après l’incendie à Aubervilliers

Par La Rédaction

L'incendie d’un logement insalubre ce dimanche à Aubervilliers, dans le Nord de Paris, a mis en lumière tout un quartier de la ville, en proie aux logements vétustes et aux marchands de sommeil. 

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"Il y a des rats qui s’infiltrent. Et quand ce n’est pas eux, c’est la pluie qui rentre" se désole Anastasia. Cela fait quinze ans qu’elle vit dans un logement insalubre à Aubervilliers avec toute sa famille. Une dizaine de mètres carrés sans fenêtres à se partager à six. Une situation intenable mais la jeune femme n’a pas le choix : "si nous n’avions pas cet endroit, nous n’aurions nulle part où aller".

Son cas n’a rien d’unique dans cette ville de Seine-Saint-Denis où 40 % des logements sont considérés comme précaires. L’incendie de dimanche soir dans un logement – qui n’était pas destiné à en être un – de la ville qui a fait 22 blessés, a mis en lumière tout un quartier de la ville, en proie aux logements vétustes et aux marchands de sommeil.

C’est d’ailleurs ces derniers qui sont dans le viseur des élus et des habitants. Propriétaires de biens immobiliers, les marchands de sommeil les louent à des personnes en difficulté. Seulement, ces logements sont insalubres, très peu voir pas du tout entretenus et uniquement là pour générer le plus de revenus possible au loueur.

Depuis des années, les marchands de sommeil passent entre les mailles du filet mais la nouvelle loi Elan (pour évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), adoptée au Parlement le mois dernier risque de les empêcher de dormir. Cette loi prévoit en effet de frapper directement au portefeuille ces loueurs hors-la-loi : s’ils sont condamnés, ces derniers verront leur argent confisqué et leurs biens immobiliers retirés. Et le texte de loi ne s’arrête pas là, si condamnation il y a, alors le marchand de sommeil ne pourra plus acheter de nouveaux biens immobiliers pendant 5 ans.

Un renforcement de la loi qui apparaît nécessaire au vu des chiffres : chaque année, c’est 3000 arrêtés d’insalubrité qui sont prononcés mais seuls 90 marchands de sommeil finissent condamnés.

Propos recueillis par Alfred Aurenche.

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