Ça peut paraître fou, mais la sécurité des salles d'audience ne semble pas être la priorité des avocats. Ceux de Versailles, par exemple, ne veulent pas des cages de verre mises en place dans plusieurs tribunaux après les attentats de 2015 afin de renforcer la sécurité.
Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, ils estiment ne pas pouvoir communiquer librement avec leur client à cause de cette séparation en verre. Ensuite, ils doivent opérer des contorsions car l'ouverture de quinze centimètres prévue dans la paroi de verre est trop haute ou trop basse. Surtout, il y a la remise en cause de la présomption d’innocence car un innocent ne peut comparaître enfermé, selon eux. C'est un non sens ! Enfin, la violation du code de procédure pénale qui stipule justement que l'accusé comparaît libre et seulement accompagné de gardes pour l'empêcher de s'évader.
Les avocats ont ils une chance de l'emporter face à la ministre ? Rien n'est moins sûr. Certes, la chancellerie a fait un premier geste, fin décembre, en gelant l'installation des cages de verre dans plusieurs tribunaux en 2018, mais rien n'est définitif, d'autant que la ministre de la Justice se base sur les faits. Ainsi, en un an, les tentatives d'évasion des salles d'audience ont doublé, passant de 11 à 21. Quant aux actes violents dans les tribunaux, ils sont passés de 385 à 517...
Et puis, je vais vous dire, il y a peu de chance que le ministère démontent les cages de verre qui ont été installées dans toutes les salles d'audience du nouveau palais de justice de Paris, pour la simple et bonne raison que cela coûterait un peu cher.
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