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L'édito politique de Thierry Guerrier - La gauche et Anne Hidalgo face à la présidentielle

Thierry Guerrier, vous revenez sur la suggestion d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, de "reconfiner la capitale 3 semaines". Est-ce un coup politique, pas très habile, selon vous ?

Thierry Guerrier, vous revenez sur la suggestion d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, de "reconfiner la capitale 3 semaines". Est-ce un coup politique, pas très habile, selon vous ?

Depuis que le 1er adjoint d’Anne Hidalgo - Emmanuel Grégoire -, a annoncé, fin de semaine dernière, que sa patronne voulait confiner strictement Paris, 3 semaines, et tout ré-ouvrir ensuite. Et depuis, il a du rétropédaler après la bronca que ça a provoqué. À la mairie de Paris, on reconnait que c’était une suggestion "maladroite et précipitée", que ce ne serait d’ailleurs qu’une "hypothèse de travail, mais en rien une demande de la maire de paris au gouvernement" et surtout, on jure ses grands dieux que, "non, ce n’est pas un coup politique !"

Et qu’est-ce qui vous fait penser le contraire et que ça ressemble plutôt, à une opération politique avortée ?

He bien, parce que depuis qu’Anne Hidalgo a été réélue maire de paris, contrairement à toutes ses promesses d’avant les municipales, elle n’a plus qu’une obsession: la présidentielle de 2022. Et tout est bon pour tenter de s’imposer comme "la" candidate d’une hypothétique coalition socialo-écologistes, voire comme "la" candidate de la gauche.

La très bonne enquête du journal Libération, parue samedi, montrant que les électeurs traditionnels socialistes, écologistes et d’extrême gauche, ne veulent plus du tout d’Emmanuel Macron, est en train de rendre fou tous les prétendants au leadership à gauche. Tous se disent que s’ils arrivent à s’imposer, alors il y a une chance de battre le président de la République au 1er tour, s’il se représente et donc d’être élu en battant Marine Le Pen au second.

"C’est la critique (ou la suggestion) de trop"

Mais pour ça, il faut d’abord s’imposer à son propre camp et là, pour Hidalgo, ce n’est pas gagné. Coincée qu’elle est entre Jean-Luc Mélenchon qui court devant, l‘écologiste Yannick Jadot, qui fait mieux qu’elle dans les sondages et derrière elle, Christiane Taubira, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.

Anne Hidalgo n’a pas encore réussi à s’imposer comme l’unique alternative crédible (de gauche) au chef de l’État. Du coup, elle est entrée dans une course de vitesse, elle a entamé par exemple vendredi une campagne - qui ne dit pas son nom -, un tour de France des provinces. Et dans la lutte contre la pandémie, elle critique presque systématiquement le gouvernement (et bien sûr Emmanuel Macron lui-même).  Mais là, patatras, c’est "la" critique (ou la suggestion) de trop.

Un faux-pas d’hidalgo, critiqué d’ailleurs, par certains de ses propres camarades socialistes

Je vous en cite deux: le nouveau maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, qui estime qu’un nouveau confinement chez lui "ferait trop de dégâts sociaux". Et le président socialiste du département voisin de Paris, la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel qui veut "tout faire plutôt que reconfiner" et qui voudrait surtout plus de vaccins pour son département, le 93, le plus pauvre de France. Ces deux critiques (implicites) d’Anne Hidalgo sont assez ravageuses pour la maire de Paris, à laquelle on reproche souvent de ne défendre que les intérêts de la capitale et de ne parler qu’à l’électorat bobo-écolo, sans véritable considération pour les Français les plus modestes.

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