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L'édito éco d'Yves de Kerdrel - Primes à la SNCF "il y a un devoir de récompenser le travail"

Retrouvez l'édito éco d'Yves de Kerdrel chaque matin à 8h30 sur sudradio.fr. Alors Yves, la SNCF a décidé de verser des primes à des non-grévistes pour les remercier. Et évidemment ça déclenche un tollé !  Oui, parce que pendant que la moitié du personnel roulant de la SNCF faisait grève certains s’efforçaient de faire rouler […]

Retrouvez l'édito éco d'Yves de Kerdrel chaque matin à 8h30 sur sudradio.fr.

Alors Yves, la SNCF a décidé de verser des primes à des non-grévistes pour les remercier. Et évidemment ça déclenche un tollé ! 

Oui, parce que pendant que la moitié du personnel roulant de la SNCF faisait grève certains s’efforçaient de faire rouler quelques trains. Ce qui leur a valu des insultes, voire des crachats de la part des grévistes, qui eux n’étaient pas payés naturellement. Et on a appris que pour remercier ce personnel d’avoir fait rouler des trains tant bien que mal, la SNCF allait leur attribuer des primes. Ce sont des primes purement exceptionnelles qui s’étagent entre 300 et 1500 euros lié à un surcroît de travail. Dans son courrier aux non-grévistes la SNCF salue leur professionnalisme, leur implication et leur grande disponibilité. Naturellement cette démarche rend fou les syndicats qui menacent d’attaquer la SNCF en justice. Ils accusent la direction de « pratiques illégales et discriminatoires », car le Code du travail dit que la grève ne peut permettre de favoriser certains.

Mais la SNCF compte bien aller jusqu’au bout ?

C’est vrai que le droit semble donner raison aux grévistes qui jugent les primes de la SNCF pour les non-grévistes discriminatoires.  Mais il existe une jurisprudence de 2011 qui assure que « pour attribuer une prime aux seuls salariés non-grévistes, l’employeur doit caractériser un surcroît de travail des salariés n’ayant pas participé au mouvement de grève ». En cas d'action judiciaire, les avocats de la SNCF pourraient donc tenter de prouver que ces primes ne visaient pas à récompenser les non-grévistes, mais à récompenser les agents non-grévistes ayant fait face à un surcroît de travail pendant la grève. Surtout là où la SNCF peut se défendre, c’est qu’il ne s’agit pas d’un système organisé, mais d’initiatives ponctuelles de la part de directions régionales. Le problème de la SNCF c’est qu’elle n’est pas une entreprise comme les autres et il lui faut recoudre très vite la cohésion sociale en son sein. En même temps, ce n’est pas anormal de gratifier ceux qui ont assuré le service public et le service du public. Le droit de grève existe. Mais il y a aussi un devoir de récompenser le travail, surtout lorsqu’il est accompli dans des conditions très difficiles.

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