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Le regard libre d'Elisabeth Lévy - Vers une dictature des masques ?

Forcément, les médecins s'adonnent à nous conseiller de porter des masques à-tout-va. Jusqu'à les rendre obligatoires ? C'est du moins l'avis de trois quarts des Français qui semblent prendre goût à la restriction de leurs libertés. Cerise sur le gâteau : les maires deviennent les parangons de l'ultra-précautionnisme. Ou quand trop de proximité tue la proximité.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Le gouvernement a imposé le port du masque dans les transports en commun. Faut-il le rendre obligatoire partout ?  

C’est du moins le souhait de 72 % des Français qui semblent entraînés dans une compétition de la précaution.  Le masque serait non seulement la panacée sanitaire mais le nouveau symbole du civisme et ceux qui discutent sans masque, comme votre servante, seraient des irresponsables, capricieux et égoïstes.  

C’est aussi la volonté de nombreux maires, dans presque toutes les grandes villes de France. Et aussi l’enjeu d’une guérilla juridique et politique. Après un recours de la Ligue des Droits de l’Homme, Christian Estrosi publie aujourd’hui à Nice son troisième arrêté : masque obligatoire, seulement quand on ne peut pas respecter la distance d’un mètre. 

Donc, les maires ne peuvent pas l’imposer ? 

Le Conseil d’État a refroidi leurs ardeurs le 17 avril. En effet, seul l’État peut édicter des restrictions si générales. Donc, de même que la monarchie absolue avait noué un pacte avec le peuple contre les féodaux, l’État peut nous protéger contre les lubies de nos édiles. La proximité, c’est très bien mais plus vous êtes proches, plus vous pouvez vous mêler de tout. Je sais, ils veulent mon bien. Mais avec tous ces gens qui veulent mon bien, j’étouffe. 

La plupart des médecins sont aussi favorables au masque obligatoire.

En tout cas, ceux qui s’expriment publiquement et dont certains évoquent furieusement le Dr Knock qui fait de tout bien-portant un malade qui s’ignore. Les maximalistes de la précaution nous font vivre sous le règne de la peur. Si on les écoutait, on serait encore enfermés chez nous et pour de bon. 

Le problème vient d’une incohérence. Ils ont répété que le virus ne sautait pas d’une personne à l’autre si on respectait le mètre de séparation. Ils parlent d’aérosolisation. Mais selon une étude savante, le premier tour des municipales n’a pas accéléré la propagation du virus. Ce jour-là personne n’avait de masques. 

Pourquoi le masque obligatoire me gêne-t-il autant ? 

La Ligue des Droits de l’Homme évoque une rupture d’égalité. Pour moi, en dehors des lieux fermés et fréquentés type métro, le gain en sécurité a un coût trop élevé en termes de liberté et de civilité. 

Je ne crois pas - et le gouvernement non plus - que le danger justifie aujourd’hui une restriction si drastique de nos libertés. Qui dit obligation dit surveillance, contrôle, sanction. Et nous avons eu notre dose.  De plus, si on commence aujourd’hui, ça ne s’arrêtera pas. 

Deuxièmement : il y a un changement anthropologique. Le masque incarne un symbole de défiance. Dans nos sociétés libérales, on montre son visage. Nous n’avons pas interdit la burqa pour qu’on nous oblige maintenant à sortir masqués.

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