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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - Taha Bouhafs et les sans-grades de l'islam politique

Alors que le président de la République et sa femme assistaient à une représentation de théatre, le "street reporter" Taha Bouhafs était également dans la salle. Après avoir filmé le couple présidentiel puis diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux, il a été placé en garde-à-vue, accusé d'incitation à agir contre la figure présidentielle. En effet, des militants perturbaient la pièce quelques minutes plus tard en tentant d'entrer dans le théatre des Bouffes du Nord. Le cas Taha Bouhafs divise, entre la France Insoumise qui le défend corps et âme face aux fervents défenseurs de la liberté des artistes et du Président.

Le regard libre d'Élisabeth Lévy

Retrouvez le regard libre d'Élisabeth Lévy chaque matin à 8h15 sur sudradio.fr

 

Vous voulez parler de Taha Bouhafs, le journaliste arrêté après avoir perturbé une représentation théâtrale à laquelle assistaient les Macron.

Désolée pour tous ceux qui hurlaient c’est Voltaire qu’on assassine : Taha Bouhafs, « journaliste des luttes » comme il se présente est sorti samedi soir de garde à vue. Il se repose, non sans avoir ouvert une cagnotte.

En attendant, chapeau pour son opération d’agit-prop. Les images judicieusement filmées par les journalistes-de-rue (street-reporters) convoqués pour l’occasion, diffusées sur les réseaux sociaux, commentées par tous les médias, ont fait passer un rassemblement de cinquante personnes pour l’expression de la colère populaire et accrédité l’idée d’un pouvoir aux abois. Le président de la République et son épouse sont restés jusqu’au bout de la Mouche.

Arrêter un journaliste, c’est une atteinte à la liberté d’informer ?

Ni la liberté d’informer ni le statut de journaliste ne donnent le droit d’espionner une personnalité publique et de pourrir sa vie privée.

L’interpellation est raisonnable en droit : trouble à l’ordre public, organisation d’une manifestation illégale, atteinte à la vie privée. En plus d’avoir franchi les bornes de la décence, M. Bouhafs a certainement violé la loi. D’ailleurs, témoin assisté.

Était-il judicieux d’arrêter, au risque d’en faire un martyre ?

Comme martyre, il n’a guère fait recette. L’Acrimed, site extrême-gauchiste de critique des médias a publié un appel, mais même Mediapart n’a pas embrayé. En gros, les masses en lutte se sont résumées à la France insoumise qui décidément se déshonore.

Néanmoins, c’est un personnage très intéressant. À 22 ans, Taha Bouhafs est la convergence des luttes à lui tout seul : un peu de LFI, un peu de Justice pour Adama, un peu de Nuit debout, de Tolbiac occupée et de Gilets jaunes.

Qu’a-t-il de si intéressant ?

Il incarne l’islamo-gauchisme, le chaînon manquant entre Mélenchon et les frères musulmans. Après l’agression d’Alain Finkilekraut en février dans une manif des Gilets jaunes, Benoît Hamon écrit que « sale sioniste » est synonyme de « sale juif », Taha Bouhafs lui répond : « C’est bientôt le dîner du CRIF, et t’as pas envie d’être privé de petits fours. » Trop marrant. A aussi parlé des pouilleux de Charlie Hebdo. A été dans les initiateurs de la marche contre l’islamophobie.

Somme toute, il est emblématique de l’infiltration de mouvements soutenus par des millions de Français par les sans-grades de l’islam politique. Et Bouhafs ne se contente déjà plus de mots, il use de la pression physique. Alors qu’on arrête de nous raconter que le danger vient de Zemmour et Le Pen, s’il y a une menace sur la paix civile, elle vient des Bouhafs et de leurs alliés.

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