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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - Police partout !

Après les vives polémiques suscitées par les violences policières, filmées et largement diffusées, voilà que Christophe Castaner, puis le président de la République désavouent les dérives des forces de l'ordre. Le malaise est profond et indéniable. Mais peut-on seulement parler de violences policières à sens unique ?

Le regard libre d'Élisabeth Lévy

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Vous voulez parler des violences policières ?

Je voudrais surtout parler de la façon dont on en parle. Imaginez qu’après un attentat, le président de la République appelle tous les musulmans à la raison. On hurlerait au scandale et légitimement. Et bien, les policiers ont le sentiment d’être victime d’un amalgame aussi éhonté. Insultés et agressés en permanence. Pointés du doigt dans les médias. Et voilà qu’ils sont recadrés (eux se disent lâchés) par leur ministre, et par le Président qui les appelle à plus de déontologie. Comme s’ils étaient tous coupables des fautes de quelques-uns.

Mais ces fautes existent. Cédric Chouviat est bien mort.

Oui et la France entière connaît le nom de ce livreur mort le 5 janvier des suites d’une interpellation, alors que beaucoup ont oublié celui de Frank Labois, fonctionnaire de police décédé lundi après avoir été fauché volontairement par des malfrats. Les proches de Cédric Chouviat tristes et en colères, normal. La presse s’étonne qu’ils n’aient pas obtenu la suspension des policiers concernés comme s’ils devaient diriger la procédure. Et quand ils affirment qu’on a rétabli la peine de mort ou que la police assassine, ce qui veut dire qu’elle tue volontairement, et que personne ne les contredit on passe du récit au fantasme.
Il faut donc rappeler que, quand un policier fait usage de la force, il est parfois en faute. Quand un individu est violent contre la police, il est toujours en faute.

 

Donc, il ne faudrait pas montrer les violences commises par des policiers ?

Il faut les montrer en les insérant dans un récit plus large. Le croche-pied de Toulouse et le tir de LBD sur un manifestant à terre à Paris, ont bien eu lieu. Mais un juge s’intéresse au contexte. Pour comprendre ce que nous disent les images, il faudrait aussi les mettre en rapport avec le nombre de manifestations à encadrer depuis novembre 2018, le nombre de lieux à sécuriser depuis les attentats de 2015. Rapportés à la présence globale demandée à la police, ces manquements constituent l’exception, quand les violences contre les policiers tendent à devenir la règle. En somme, il ne faut rien changer .
Si. Anormal que la police soit mise en échec par quelques centaines de casseurs. Et beaucoup trop de blessés graves. Pas parce que les policiers sont des brutes mais parce que doctrine et équipements inadaptés( LBD, placage). Responsabilité des autorités politiques. Comme le dit Sureau, un ministre ne doit pas être derrière ses hommes mais devant. Quant à nous, si nous ne sommes pas prêts à payer plus d’impôts pour pouvoir les payer convenablement, rappelons nous que derrière les boucliers et les matraques il y a des êtres humains.

 

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