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Le regard libre d'Elisabeth Levy - La justice dépassée par toutes les affaires de harcèlement

Retrouvez le Regard libre d'Elisabeth Lévy chaque matin, du lundi au vendredi, à 8h15 sur sudradio.fr Le scandale des agressions sexuelles dans le monde du patinage artistique n’en finit pas de faire des vagues En effet, la parution de Un si long silence le livre où Sarah Abitbol accuse son ex entraineur d’agressions sexuelles entre […]

Retrouvez le Regard libre d'Elisabeth Lévy chaque matin, du lundi au vendredi, à 8h15 sur sudradio.fr

Le scandale des agressions sexuelles dans le monde du patinage artistique n’en finit pas de faire des vagues

En effet, la parution de Un si long silence le livre où Sarah Abitbol accuse son ex entraineur d’agressions sexuelles entre 1990 et 1992 a déclenché un vaste examen de conscience dans le monde sportif. La ministre est montée au créneau. Aujourd’hui, pétition : athlètes de haut niveau disent leur révolte et leur soutien aux victimes. 

De nombreuses similitudes avec l’affaire Matzneff. Démarre également avec un livre dans lequel Vanessa Springora raconte une relation vieille de trente ans entre l’ado qu’elle était et l’écrivain. On a également vu le ministre monter au créneau quoique de façon bien plus piteuse que Roxana Maracineanu. 

Et dans les deux cas, forme d’exorcisme collectif. On célèbre la libération de la parole et la victoire de la justice"

C’est une bonne chose non ?  

Encore faudrait-il être sûr qu’il s’agit de justice. Ce qui suppose le respect de règles qui ne sont pas des fanfreluches. Sans présomption d’innocence il n’y a pas de justice. Sans débat contradictoire, il n’y a pas de justice. Sans droits de la défense, il n’y a pas de justice. Dans un procès, la parole de l’accusation et des victimes présumées ne peuvent pas être considérées a priori comme la vérité. 

Quand le procès a lieu dans les réseaux/médias, l’émotion fait la loi. L’unanimisme règne et toute défense est inaudible. Nous lisons Sarah Abitbol, ou VS, nous souffrons avec elles et nous n’avons aucun doute. Et comme les journalistes ne peuvent pas incarcérer ils prononcent des peines de mort sociale. Ce qui revient à privatiser le droit"

Mais la justice a ouvert des enquêtes préliminaires dans les deux cas. Matzneff et Gilles Beyer

Certes. Procès est la meilleure solution pour les présumés coupables. Mais sauf innovation juridique, les faits concernant VS et SA sont prescrits. Il est vrai que d’autres victimes plus récentes pourraient se manifester. 

Cependant, on a le sentiment que la Justice ouvre sous la pression de l’opinion. Et que quand celle-ci regardera ailleurs, elle fermera le dossier"

Donc, il ne faut rien faire ? 

Ecouter et aider les victimes. Peut-être que, même en dehors de toute procédure judiciaire, la Justice peut organiser un cadre de débat civilisé. 

Mais en même temps respecter notre droit. Ce qui signifie admettre qu’il y a des crimes et des tragédies pour lesquelles il n`y aura jamais réparation. Et rappeler à toutes les victimes d’aujourd’hui que ce ne sont ni les médias, ni les réseaux sociaux  qui rendent la justice en France"

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