single.php

Le regard libre d'Elisabeth Lévy - "Giscard, le vieux monde conspué par le néo-féminisme"

Dans la force de l'âge, à 93 ans, Valéry Giscard d'Estaing aurait posé sa main sur les fesses d'une journaliste allemande, laquelle menace de porter plainte. Avec Me Too et ce néo-féminisme, bienvenue dans l'ère où le désir masculin est sans cesse criminalisé.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

 

Le Parquet de Paris ouvre donc une enquête contre Valéry Giscard d’Estaing pour agression sexuelle. 

Une enquête qui fait suite à la plainte déposée en mars par Anne-Katrin Stracke, journaliste pour la télévision publique allemande WDR. Rappelons les faits présumés : en décembre 2018, la jeune femme âgée de 35 ans interviewe l’ancien président de la République, 93 ans. C’est alors qu’elle demande une photo avec lui. Son récit : « J'étais debout à gauche de Valéry Giscard d’Estaing et il a mis sa main sur ma taille gauche, qui a ensuite glissé plus loin vers mes fesses et est restée là. » Elle tente de la repousser « sans y parvenir ». Sur la deuxième photo, il aurait récidivé. Pour faire diversion, le caméraman renverse un abat-jour. Et à la fin, Giscard d’Estaing lui aurait susurré de “faire de beaux rêves”

De retour à Cologne, elle raconte l’incident à ses chefs qui mandatent un cabinet d’avocats. En découle un rapport de 13 pages et une lettre de protestation. Avec le mouvement #MeToo, elle décide de saisir la justice. L’enquête devra déterminer l’angle formé par la main et la fesse, le temps passé par l’une sur l’autre, son trajet et la pression exercée. 

Cela dit, Giscard avait une réputation d’homme à femmes.

Réputation qu’il a entretenue - rappelez-vous de ce livre racontant la liaison d’un président de la République française avec Lady Di. Les plus de cinquante ans se rappelleront aussi du camion de laitier qu’il aurait, paraît-il, percuté en rentrant au petit matin, avec Marlène Jobert à ses côtés. 

C’était le vieux monde. Quand l’ennuyeuse morale néo-féministe, qui sous couvert de justice, criminalise le désir masculin ne faisait pas la loi. On ne confondait pas la drague et le viol. Les Français étaient même fiers d’avoir un président qui aimait les femmes. Et qui a d’ailleurs fait progresser leurs droits plus qu’aucun autre. 

Donc, c’était mieux avant, quand les femmes se taisaient ?

Gisèle Halimi, Elisabeth Badinter, Simone Veil se taisaient peut-être ? Il est vrai que beaucoup de crimes sexuels restaient impunis et que les victimes se taisaient. Nous avons fait de grands progrès. 

Ce qui n’est pas un progrès, c’est que l’on puisse qualifier - sans rire - d’agression sexuelle, l’éventuelle main baladeuse d’un vieux monsieur. Anne-Katrin Stracke parle de “situation dégradante”. Sans aucun danger. Qu’un homme de 93 ans commette ce genre d’écart me semble plutôt émouvant, et même rassurant quant à la force du désir humain. 

Elle n’aurait pas dû réagir ?

Elle aurait pu remettre la main en place avec une blague bien sentie, traiter le coupable de vieux cochon, se payer sa tête dans le Canard enchaîné. “Les Français ont le droit de savoir”, dit-elle. S’agissant d’une aussi dérisoire affaire de fesses, non, nous avons le droit de ne pas savoir.

L'info en continu
22H
21H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
13H
12H
Revenir
au direct

À Suivre
/