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Le regard libre d'Elisabeth Lévy - Face à la Chine, Trump a eu raison avant tout le monde

Dans un entretien au Financial Times, le président de la République s'est dressé ouvertement contre le manque de transparence de la Chine. Enfin. Quand Trump était encore moqué il y a de ça quelques jours pour avoir fermé ses frontières et critiqué la politique de Xi Jinping. Cette indignation d'Emmanuel Macron est un bon début, mais il en faut encore plus.

Le regard libre d'Elisabeth Lévy

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Dans son entretien au Financial Times, Emmanuel Macron est très critique avec la Chine. 

Notre président est un rapide. Lundi soir, il nous annonce qu’il va se réinventer. Et jeudi, le “Macron nouveau” nous est livré par l’honorable Financial Times.

Un petit air de Trump avec des bonnes manières. 

Plus question, face à Pékin, de jouer les violons de l’apaisement dans l’espoir de vendre notre haute couture ou de récupérer les millions de masques promis. Macron hausse enfin le ton. « Ne soyons pas naïfs en pensant que la Chine a fait mieux que nous. Il y a des choses que nous ne savons pas. » Je traduis : les Chinois se sont foutus de nous, sur le démarrage de l’épidémie, sur leur gestion et sur leur bilan. Avec la complicité de l’Organisation mondiale de la Santé.

Ça, c’est ce que raconte Donald Trump ! 

Et puisque c’est Trump qui le dit, “c’est faux”. Rappelez-vous les sarcasmes et indignations lorsqu’il a parlé de virus chinois et fermé ses frontières. C’était un raciste. Pareil au début de la semaine, lorsqu’il a coupé les vivres à l’OMS - dont le président éthiopien, obligé des Chinois, n’a cessé de louer leur transparence.   

Trump a eu raison avant tout le monde. Non contents d’avoir laissé échapper le virus qui nous met à l’arrêt, les Chinois s’érigent en modèle d’efficacité sanitaire. Et ils jouent de notre dépendance pour semer la zizanie en Europe et en Occident. « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons », disait Lénine. Nous, nous achetons aux Chinois la corde avec laquelle ils tissent notre laisse. 

Donc, les propos de Macron doivent vous rassurer ?

Ils tranchent en effet avec la propagande du lobby pro-chinois, très influent au sein des élites françaises fascinées par la puissance, la croissance et l’arrogance. Le rappel à l’ordre de l’ambassadeur de Chine à Paris est aussi le bienvenu. Mais les symboles et les coups de menton ne suffisent pas. Nous devons retrouver notre indépendance industrielle. Quitte à payer plus cher notre smartphone. 

A lire l’entretien au Financial Times, c’est aussi ce que veut le président ?

Sauf qu’il attend toujours Godot, c’est-à-dire l’improbable émergence d’une puissance et d’une volonté politique européennes. Or, c’est l’Europe qui, par croyance béate dans le sans-frontiérisme et la mondialisation heureuse, nous a désarmés, intellectuellement et économiquement, face à l’impérialisme chinois. 

La religion des Chinois c’est la Chine, écrivait Simon Leys. Monsieur le Président, allez, encore un effort pour devenir souverainiste et comprendre que l’Europe n’est pas et ne deviendra pas la religion des Européens.

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