Le regard libre d'Élisabeth Levy - 5 ans après l'attentat du Bataclan

Il y a cinq ans, 137 personnes étaient tuées et plus de 400 blessées dans des attentats islamistes.

Les célébrations seront sobres. Et ce triste anniversaire ne fait pas la Une de tous les journaux. À cause de l’épidémie mais aussi d’une certaine lassitude. Il y a une conscience que, face à une menace existentielle, comme l’écrit Vincent Trémolets de Villers dans Le Figaro, les discours, les bougies et même les hommages aux victimes, aussi légitimes soient-ils, ne sont pas d’une grande utilité.

La France est-elle mieux protégée aujourd’hui ?

Contre le terrorisme, sans doute. Les moyens des services de renseignement ont augmenté: plus de 3000 agents supplémentaires pour DGSI-DGSE. Il y a une amélioration de la coopération entre services renforcée et la création du PNAT.

Cependant, il existe des trous dans la raquette. Nous sommes relativement désarmés face au terrorisme low cost, individuel. Ensuite, il y a des obstacles juridiques. La décision de la CJUE du 6 octobre limite l’accès des services aux données téléphoniques. Le suivi des terroristes sortant de prison (80 cette année, 70 l’an prochain) est défaillant, voire inexistant.

Au-delà du terrorisme, il y a la lutte contre le séparatisme

En effet, à long terme, le danger ne vient pas seulement de quelques centaines de candidats au djihad mais de la forêt qui abrite de tels arbres. Imprégnation idéologique que le président a enfin qualifiée de séparatisme.

Pour pouvoir, il faut savoir. Enjeu crucial: notre capacité à voir ce que nous voyons. Elle est entravée par tous ceux qui expliquent que notre problème, c’est l’islamophobie et la stigmatisation. Or, on entend de nouveau la petite musique du "rienàvoirisme", "tout ça n’a rien à voir avec l’islam".

Vous ne pouvez pas accuser tous les musulmans de séparatisme !

Certes. Mais quand des gamins expliquent que Samuel Paty l’a bien cherché, que les réseaux sociaux fourmillent d’appels à la violence, il faut admettre que l’islamisme est une maladie de l’islam. Derrière la menace terroriste, c'est un échec de l’intégration d’une partie des enfants d’immigrés qui, quoique français, refusent la culture et les mœurs françaises.Si on veut inverser la tendance, la réduction drastique des flux migratoires demandée par une majorité de français.

Mais de grands médias et des belles âmes expliquent en boucle que ce lien entre islamisme, terrorisme et immigration est une invention populiste. Peut-être que le combat le plus urgent et le plus difficile est celui que nous devons mener contre les partisans de l’aveuglement.