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Le bac doit être le premier grade universitaire

Henri Guaino revient aujoud'hui sur la réforme du baccalauréat annoncée par Jean-Michel Blanquer.

D'abord, il faut revenir un instant sur le baccalauréat lui-même. C'est une vieille institution créée par Napoléon en 1808. Pour vous donner une idée de l'évolution, il y avait au début 31 candidats pour le premier baccalauréat qui ne comportait que des épreuves orales, essentiellement de nature littéraire.

Ensuite, on a ajouté un bac scientifique dans les années 1820, puis des épreuves écrites, puis on a permis aux femmes d'y accéder au milieu du XIXè siècle. Petit à petit, on a eu l'explosion de la démographie. Pour donner un ordre d'idée : en 1971, il devait y avoir environ 200 000 bacheliers et il y en a aujourd'hui 640 000, pour un peu plus de 700 000 candidats à l'examen. Donc on a complètement changé de dimension et, en même temps, on a peu changé de nature en perdant de vue ce qu'était ce baccalauréat.

Le baccalauréat, ce n'est pas l'examen final du cycle secondaire, ce n'est pas comme le certificat d'études de jadis. Depuis le début, le bac, c'est le premier grade universitaire. C'était l'examen qui montrait que vous étiez en mesure de suivre des études supérieures. C'est ce que l'on a perdu de vue. D'ailleurs, dans le débat entre la sélection à l'université et le baccalauréat, le bac a longtemps été le substitut à la sélection. Pourquoi ? Parce que l'exigence était forte et que celui qui avait le bac avait fait la preuve qu'il pouvait suivre des études supérieures. Certains passaient même deux bac pour pouvoir choisir. Aujourd'hui, on considère le bac comme étant pratiquement le certificat de fin d'études secondaires mais c'est une dénaturation complète. On a baissé le niveau d'exigences pour accroître le nombre de bacheliers. Or, le niveau d'exigence est essentiel car si le niveau baisse, c'est tout le niveau du lycée et même celui du collègue qui sont impactés.

Le véritable problème, c'est de savoir si l'on abandonne le bac pour la sélection pure et simple pour l'université, ou si l'on garde le bac - ce que je crois plus salutaire et inscrit dans la tradition française - en en (re)faisant un examen dont le niveau d'exigence montre que l'on peut suivre des études supérieures.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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