"J’ai vu l’eau arriver là et je me suis dit ‘c’est bon, on ne peut rien faire’ "
Déjà touchée par des inondations en 2018, la ville de Trèbes est de nouveau en proie à la montée des eaux et à la désolation. "C’est monté, monté et j’ai vu l’eau arriver là et je me suis dit ‘c’est bon, on ne peut rien faire’", se désole la présidente d’une association locale, Bénédicte Ribeira. Triste ironie du sort, ce jour-là l’association venait de réceptionner les travaux de remise en état de la précédente inondation. "On a quand même fait la réception des travaux et puis on a commencé à prévoir les prochains devis." "Il faudrait trouver une solution pour pas que chaque année ce soit pareil. On sait pas trop quoi. Ou alors des locaux ailleurs".
Jérémy, jeune coiffeur dont le salon donne sur les berges de l’Aude, a passé toute la journée d'hier à nettoyer : "ça recommence comme il y a deux ans, la même histoire, presqu'à la même heure. Ça ravive quelques mauvais souvenirs". Le triste souvenir des inondations de 2018 est encore vif à Trèbes où une dizaine d’habitants ont été évacués. Heureusement, cette année 2020, l’eau n’a fait aucune victime, une petite consolation.
"Je songe vraiment à déménager"
Catherine, habitante de la commune de Claira, n’en peut plus des inondations à répétition. "Ça fait 20 ans que j’habite à Claira et je songe vraiment à déménager, j’en ai ras-le-bol". Les inondations sont récurrentes : "tous les ans en octobre et cette année, on a innové, en janvier aussi". "Au bout de 20 ans, vous voyez qu’il n’y a rien qui se fait, rien qui bouge, c’est bon quoi. Puisque personne ne fait rien, c’est moi qui vais partir".
"S’il y avait une digue qui lâchait ou un barrage qui était délesté, nous en informerions la population"
Les inondations dans l’Aude n’ont pas été épargnées par les fausses informations. Deux, en particulier, ont pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux : un barrage aurait cédé et EDF aurait procédé à un délestage. Anne-Sophie Elizéon, préfète de l’Aude, dément : "s’il y avait une digue qui lâchait ou un barrage qui était délesté, nous en informerions la population". "Il n’y a pas eu, je le redis, ni ici dans ce département d’ouvrage qui aurait lâché, ni dans les départements voisins des barrages qui auraient été délestés".