Des équipes académiques "Valeurs de la République"
Un millier de personnels de l’Éducation Nationale sont censés être formés à la laïcité puis sillonner la France. Mais quels sont ces personnels ? "Pour l’instant, ils n’ont pas été choisis. Ce seront des gens dont le but sera, dans les quatre années qui viennent, à partir du mois de septembre prochain, de former les enseignants, dans toute la France, dans les établissements et les écoles du premier degré", explique Iannis Roder, professeur agrégé d'Histoire, enseignant en Seine-Saint-Denis, membre du Conseil des sages de la laïcité.
"Ils feront partie, je présume, de ces enseignants, ces équipes académiques que l’on appelle « Valeurs de la République », qui interviennent déjà en cas d’incidents, qui font déjà des formations, auxquelles on adjoindra des professeurs connus pour leur engagement et leur connaissance de la question. Certains voient parfois la laïcité comme une cohabitation pacifique entre les croyants, oubliant qu’il y a des non croyants. La laïcité ce n’est pas cela, c’est la possibilité offerte de l’émancipation, que chacun puisse se dégager le temps de l’école de cette identité subie pour se construire une identité propre, assumée."
[#SudRadio] Iannis Roder, professeur
➡️ @jmblanquer met en place une formation à la #laïcité pour tous les enseignants🗣️"Après la mort de #SamuelPaty, nous avons été confrontés à des élèves qui nous posaient des questions. Nous devons être outillés pour pouvoir y répondre" pic.twitter.com/PdvsxUfz1f
— Sud Radio (@SudRadio) June 16, 2021
"Des professeurs se sont auto-formés"
On peut en fait parler d’une « brigade de la laïcité » plus conséquente. Mais cela signifie-t-il que les enseignants ne sont pas suffisamment formés à ces questions ? "Oui, c’est une évidence, estime cet enseignant, par ailleurs à la tête de l’Observatoire de l’Éducation au sein de la Fondation Jean Jaurès. Jean-Pierre Obin le dit dans son rapport. Je peux témoigner, en tant que professeur de terrain, que ce rapport dit la réalité que je vois. Il dit qu’il y a d’abord un déficit de formation des enseignants, des personnels de direction, voire de l’Inspection sur la question des principes de la république, dont les valeurs de laïcité."
Les jeunes n’arrivent-ils pas à comprendre le concept de laïcité ? "C’est difficile à comprendre si les gens en charge de vous l’enseigner ne le comprennent pas complètement. Ce n’est pas le cas de tous, des professeurs se sont auto-formés. Moi, je n’ai jamais eu de formation quand je suis passé en IUFM. Je me suis formé, mais je suis enseignant d’histoire et géographie et amené à enseigner ces questions. Le rapport Obin dit qu’il serait bon d’avoir un référent laïcité dans chaque établissement, ce serait un plus." Les choses ont-elles changé depuis le meurtre de Samuel Paty ? "C’est un peu paradoxal, vous avez un ministre clair sur la question du « pas de vaguisme », qui dit qu’il faut tout faire remonter. Mais d’autres continuent d’avoir ces vieux réflexes qui ne permettent pas de régler les problèmes."
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