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La prison de Fleury-Mérogis bloquée par des surveillants 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Près de 350 surveillants bloquaient lundi soir la prison de Fleury-Mérogis, la plus grande d’Europe. Ils protestent contre la récente agression de six gardiens.

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La prison de Fleury-Mérogis est bloquée par près de 350 surveillants depuis lundi soir. Ils protestent contre l’agression récente de six gardiens. Ils ont été blessés, jeudi, par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre. 

Dès 19h30, plusieurs barricades ont été dressées sur l’unique avenue qui mène à l’établissement pénitencier. Le blocage doit se poursuivre toute la nuit, ce qui empêche d’écrouer de nouveau détenu et le retour de ceux présentés à la justice. Les syndicats demandent notamment un rendez-vous avec la direction de l'administration pénitentiaire. Ils réclament une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus.

Des détenus de plus en plus violents selon une gradée de la prison

La prison de Fleury-Mérogis, la plus grande d’Europe, est minée par les problèmes de surpopulation carcérale et le manque de personnels. La maison d'arrêt est actuellement remplie à 180% de sa capacité. Elle accueille plus de 4.200 détenus et près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants, selon les syndicats. "La situation est juste intenable. Cette agression, c'est la goutte d'eau de trop", a estimé Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice, "il ne se passe pas une semaine sans agression sur le personnel à Fleury"

Cette action devant la plus grande prison d'Europe traduit "un malaise général dans toute la pénitentiaire et surtout dans la région parisienne, où on est continuellement en manque d'effectifs", a jouté le représentant syndical. 

"Les détenus sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents", a déclaré une gradée en poste depuis 15 ans à Fleury, sous couvert d'anonymat. "S'ils n'ont pas ce qu'ils veulent de suite, ils frappent le premier surveillant qui passe". Selon elle, la surpopulation attise les tensions et le sous-effectif les aggrave. "Ici, un surveillant gère une centaines de détenus. Faites dans un hôtel, vous verrez comment les clients vont réagir", peste-t-elle.

L'intersyndicale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire) de Fleury ne s'est pas encore prononcée sur une éventuelle reconduction du mouvement. Les surveillants doivent également poursuivre leur action mardi matin avec une "marche des oubliés de la République" dans la ville de Fleury-Mérogis.

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