Anne-Marie Waniart, la maire de Gassin, vit dans l’angoisse. En cas de fermeture de la maternité de sa commune, ses administrés devront faire plus d’une heure de route pour aller au plus près, à Fréjus : "Nous, ce qu’on voit, c’est surtout la sécurité des mamans et des enfants, quand elles vont devoir emprunter la route plus de six mois par an, où les trajets sont très longs, puisque nous sommes sur une presqu’île et que, pour sortir de la presqu’île de Saint-Tropez, il y a des embouteillages une grosse partie de l’année."
Et l’élue sait très bien de quoi elle parle : "J’ai accouché un 4 août. La maternité n’était pas très loin de chez moi, mais c’est particulièrement stressant quand vous vous dîtes que vous allez prendre la voiture pour aller à la maternité et que vous ne savez pas si vous allez arriver à temps ou pas. Vous angoissez, vous avez votre bébé qui est en train d’arriver, vous avez les douleurs et tout et vous vous demandez comment vous allez faire si vous n’arrivez pas à la maternité."
Près 460 bébés sont nés l’année dernière à Gassin, trop peu pour l’Agence régionale de Santé qui, habituellement, juge qu’une maternité n’est pas assez rentable en-dessous de 300 naissances par an. Des questions de sécurité sont aussi mises en avant.
"On nous dit qu’on n’a pas de néonatologie, mais évidemment, c’est un petit hôpital de proximité qui rend énormément service. Si la maternité ferme, qu’est-ce qui fermera derrière ?"
Les maires du Golfe de Saint-Tropez pourraient être fixés dès demain. L’ARS doit rendre ses conclusions après plusieurs mois d’enquête.
Un reportage de Mathilde Choin pour Sud Radio