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La guerre contre le harcèlement continue

La guerre contre le harcèlement continue et l’émotion ne s’atténue pas. On continue à voir surgir des affaires de harcèlement. Même la ministre de la santé parle de ces comportements dans les milieux médicaux. Focus de Natacha Polony.

Le grand déballage continue. Agnès Buzyn était interrogée par le JDD sur les suites de l’affaire Weinstein. Elle répond en évoquant le milieu médical et en expliquant qu’elle a eu affaire à des chefs de service qui lui proposaient de venir sur leurs genoux. Il faut avouer que le milieu médical est un de ceux où l’on trouve traditionnellement un rapport pour le moins décomplexé à tout ce qui concerne la sexualité. Chansons de carabins, blagues connotées… On se souvient d’une fresque particulièrement évocatrice qui avait fait scandale à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand en 2015. Il faut dire qu’elle était d’un rare mauvais goût, même si l’accusation portée par les associations féministes, qui y voyaient une incitation au viol contre la ministre Marisol Touraine, relevait visiblement d’une manipulation opportuniste. Les textes ajoutés montraient qu’il s’agissait de symboliser les étudiants en médecine qui se faisaient avoir par la loi santé. Peu importe. L’image était vulgaire. Mais cette polémique nous prouve que, même dans le domaine de la médecine, il y a des comportements qui sont désormais jugés inadmissibles.

A-t-on des chances de venir à bout de ces vieilles habitudes ?

Une fois de plus, il faut distinguer les choses. Le milieu médial est bien sûr un milieu machiste, et ce d’autant plus que c’était un milieu largement masculin jusqu’à une époque récente, et dans lequel les relations de domination s’exprimaient dans une forme de hiérarchie pyramidale aujourd’hui parfaitement insupportable. Pour autant, il ne faudrait pas une fois de plus mettre tout dans le même sac. Ce n’est pas parce qu’on chante des chansons grivoises que l’on est forcément un affreux misogyne. Et la tradition des carabins, faite de contrepèteries, de chansons de salle de garde, relève avant tout du besoin de défoulement de ceux qui sont en permanence confrontés à la maladie, la souffrance et la mort. Et les blagues grivoises ne sont pas misogynes. Une femme peut en rire. Mais la pudibonderie est la caractéristique d’une société qui évacue tout ce qui relève des passions humaines par obsession de la maîtrise et de la performance. Les passions, le rire, la mort, ça n’a rien à voir avec le harcèlement d’un chef de service qui utilise son pouvoir pour obtenir des faveurs. Il n’y a pas besoin de devenir coincés pour combattre les harceleurs.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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