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Jean-Paul Ortiz : "2000 patients entrés en réanimation à cause de la grippe cette année"

Par Benjamin Jeanjean

Président de la CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français), le Dr Jean-Paul Ortiz était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce jeudi pour revenir sur l’épidémie de grippe en France, qui semble approcher de sa fin.

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Se dirige-t-on vers la fin progressive de l’épidémie de grippe de cette année ? C’est ce que semblent croire les autorités sanitaires, malgré de nombreux cas encore déclarés aujourd’hui. Président de la CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français), le Dr Jean-Paul Ortiz était l’invité de Sud Radio ce jeudi pour dresser un état des lieux du virus actuel. "Je n’ai pas vu l’inversion de la courbe de la grippe, on est en stagnation. Le nombre de cas en moyenne nationale est à peu près le même d’une semaine sur l’autre, mais ça a beaucoup diminué (autour de 200 cas pour 100 000 habitants). Elle est en train de se localiser sur le nord de la France : Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire sont actuellement les zones les plus touchées. Ça a commencé par le sud, curieusement", indique-t-il.

Face à la propagation de la maladie, le médecin appelle à se vacciner contre celle-ci. "Il faut se protéger par le vaccin, car le vaccin anti-grippe protège contre elle. La grippe, ce n’est pas anodin ! Depuis le début de l’épidémie début novembre, près de 2000 patients sont entrés en réanimation et il y a tous les ans des centaines de morts à cause de la grippe ! Dans ces morts, il y a certes beaucoup de personnes âgées de plus de 65 ans, mais vous avez aussi des enfants de moins de 5 ans. Il n’y en a pas beaucoup bien sûr, ce sont bien souvent des enfants exposés, qui ont d’autres pathologies, mais il faut se vacciner ! Surtout les populations fragiles : personnes âgées, femmes enceintes, malades chroniques…", préconise-t-il.

"Le vaccin obligatoire chez le personnel soignant, une obligation éthique et morale"

Une préconisation qu’il maintient malgré le caractère aléatoire du vaccin contre la grippe. "Le virus de la grippe est un peu particulier car d’une année sur l’autre, il change, évolue, et le vaccin que vous faites cette année ne va pas forcément vous protéger pour la grippe de l’an prochain. Au printemps, à la fin de l’épidémie de cette année, on regarde quel type de virus on a eu, on étudie ses mutations pendant l’hiver et on prépare un vaccin que l’on espère être adapté à l’hiver prochain. Il y a des années où ça marche très bien, d’autres moins bien. L’an dernier, ça n’a pas bien marché (environ 30% de protection). Cette année, on est plus sur une proportion de deux tiers. (…) La grippe de cette année est comparable à celle de l’an dernier en sévérité, mais on a eu moins de cas car le vaccin a été plus efficace", explique-t-il.

Enfin, Jean-Paul Ortiz souhaite voir le personnel médical montrer l’exemple sur ce sujet. "En France, le taux de vaccination est dramatiquement bas. Les plus de 55 ans sont vaccinés dans une proportion d’un sur deux seulement environ (48%). Il faut progresser sur ce sujet, et la ministre de la Santé a d’ailleurs fait une proposition que je soutiens : rendre le vaccin obligatoire chez le personnel soignant. C’est selon moi une obligation éthique et morale vis-à-vis de nos patients", assure-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jean-Paul Ortiz dans le Grand Matin Sud Radio

 

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