En cas de grandes différences entre régions
C’est une idée qui est évoquée, déjà appliquée chez nos voisins espagnols, italiens et allemands. Faut-il interdire les déplacements entre régions ? "Cela vaut vraiment le coup s’il y a de grandes différences épidémiologiques entre les différentes régions, estime le Professeur Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes. Par exemple si l’on avait beaucoup plus de variants particulièrement contagieux dans l’une et pas dans l’autre, plus de cas de Covid, cela paraîtrait tout-à-fait logique. Comme cela a été fait en Angleterre fin décembre, finalement."
Se dirige-t-on vers cela en France ? "En fait, nous n’avons pas de données régionales suffisamment précises pour savoir si c’est une bonne idée, estime-t-il. Il nous faudrait la proportion de souches qui sont des variants contagieux dans les différentes régions pour prendre cette décision." Pourquoi n’a-t-on pas ces informations ? "Cela demande un peu de moyens et de tests en plus. Pour l’instant, on sait combien de gens sont positifs dans les régions. Mais pour mesurer les variants parmi ces tests positifs, il faut faire des études ponctuelles. C’est en cours, mais ce n’est pas encore disponible au jour le jour."
"Si les variants circulent plus qu'ailleurs"
Ces informations ne seront-elles pas disponibles pour l’arrivée des vacances scolaires ? "Si, je pense que l’on devrait les avoir, juge le président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. Nous avons des études ponctuelles dans les régions, mais pas précises et actualisées pour toute la France." Faut-il limiter les déplacements sur ces vacances ou laisser les gens bouger, s’aérer, psychologiquement ? "S’il y a une région en France où les variants circulent beaucoup plus qu’ailleurs, je pense qu’il serait logique de mettre en place ces mesures, cette espèce de limitation de déplacement."
À regarder la carte de France, l’lle-de-France semble plus contaminée que la Bretagne, par exemple. "C’est vrai, mais c’est beaucoup moins hétérogène que pendant la première vague", estime le Professeur Tattevin. Quid des mesures de reconfinement ? "C’est vraiment l’une des questions les plus compliquées du moment. Trop tôt, cela coûte cher à la société et fait souffrir beaucoup de monde. Si on le fait trop tard, on prend le risque de devoir le faire plus longtemps, d’être moins efficace, d’avoir plus de cas. Il faut choisir le bon moment, la réponse est compliquée."
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