Depuis des années, le Rassemblement national dénonce le pouvoir de la Commission européenne sur les nations. Nouvel argument pour ces eurodéputés, la politique de partage et de négociations des vaccins contre la Covid-19 menée par Bruxelles au nom des pays membres.
"Toute crise est bonne à prendre"
Si aux termes des traités européens, le domaine sanitaire est de la compétence des États membres de l'Union, il semble que la crise que traverse les pays membres soit prise malgré tout en charge par l'Union européenne. Et comme le voulait Jean Monnet : "Toute crise est bonne à prendre, parce que toute crise est l'occasion pour la Commission d'acquérir un peu plus de pouvoir et de s'ingérer un peu plus dans les affaires des nations", rapporte Hervé Juvin.
La pandémie de Covid-19 a été saisie au bond par la Commission européenne sous le prétexte suivant : "Nous sommes sur une pandémie qui touche tous les États membres de l'Union, nous Commission, nous avons une capacité supérieure à négocier, et nous allons nous auto-saisir de la capacité de négocier avec les Big Pharma, les grands laboratoires pharmaceutiques, les vaccins supposés mettre fin à la pandémie", déplore le député européen du Rassemblement national. Au final, c'est d'une "manière unilatérale, sans que les États ne soient consultés, et sans que les États-membres de l'Union ne soient associés à la négociation que la Commission a engagé de son propre fait", regrette-t-il.
La commission européenne est-elle compétente ?
Pas de consultation ni d'association justifiée par le principe "on est plus gros ensemble". C'est donc l'Union européenne qui va "négocier les meilleurs tarifs et les meilleures conditions", ajoute Hervé Juvin. "Les États n'étaient absolument pas tenus au courant ou associés aux négociations sous prétexte que la confidentialité est nécessaire pour aboutir aux meilleures conditions", regrette l'eurodéputé. Une stratégie calquée sur "le principe des acheteurs dans les grandes entreprises", décrit l'essayiste.
"Où sont les compétences d'achat au sein de la Commission européenne ?", s'interroge-t-il qui se demande si "on a des acheteurs professionnels qui savent négocier des contrats qui portent sur des milliards d'euros, qui portent sur des sujets aussi essentiels que des vaccins qui vont toucher des dizaines de millions de personnes". "Dans l'état actuel des choses, je ne sache pas que la Commission européenne dispose de telles expertises", précise le député européen.
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