Le prix du litre de gazole a atteint un nouveau plus haut historique le 18 octobre, selon les chiffres officiels du ministère de la Transition écologique. Des prix dont on peut suivre la hausse sur le site du gouvernement.
Hausse des prix du carburant : "La marge nette qui reste est assez faible"
Pourquoi cette hausse des prix des carburants se poursuit-elle ? Comment se décompose le prix d’un litre de carburant ? "Sur un litre d’essence, la taxe intérieure représente 69 centimes, détaille Jean-François Gruson, consultant, ancien directeur expert énergie à l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN). À cela s’ajoute la TVA : il faut donc ajouter 20% sur l’ensemble du prix hors taxe. La TVA est donc prise sur l’ensemble, à la fois sur cette taxe et sur la partie industrielle du prix du carburant."
Quelle marges prennent les distributeurs sur le prix du carburant ? "Quand on regarde le prix de l’essence, il y a à peu près 60 centimes du litre qui correspondent au prix du pétrole brut, explique Jean-François Gruson. On constate une augmentation de 20 centimes depuis le début de l’année. Ensuite, vous avez les marges des raffineurs et des distributeurs, qui représentent 15 à 20 centimes par litre. Ce n’est pas un bénéfice, cela sert à payer l’ensemble des coûts de transports et de distribution. La marge nette qui reste est assez faible, de quelques centimes par litre."
Hausse des prix du carburant : "Une redistribution sous forme de chèque énergie"
Qu’est-il possible de faire pour parvenir à baisser les prix des carburants ? "Si l’on met de côté la solution la plus intéressante, la baisse de prix du pétrole brut, que l’OPEP ouvre un peu les vannes, la solution de baisser le niveau des taxes n’est pas très favorable pour nos pays, estime l’ancien directeur expert énergie à l’IFP Énergies nouvelles. Cela revient à financer la hausse des prix que les pays producteurs ont décidé de faire. Ce ne serait pas une opération géopolitique très intéressante."
Pourquoi cette flambée des prix ? "La première raison est la reprise économique, décrypte cet expert. En 2020, le cours du brut s’était effondré faute de demandes. Cette demande a repris au niveau antérieur. À partir de là, les prix se repositionnent à un prix d’équilibre autour de 60 à 70 dollars le baril, plutôt que 40 dollars, comme en 2020. La deuxième cause est que les producteurs de pétrole ne souhaitent pas augmenter leur production car ils souhaitent profiter de cette nouvelle rente qui leur est fournie. Quelle est la bonne solution ? "La seule solution pour aider les consommateurs obligés d’utiliser leur voiture est d’essayer de compenser la hausse par une redistribution pouvant prendre la forme d’un chèque énergie, estime Jean-François Gruson. L’ordre de grandeur n’est pas énorme. Pour quelqu’un qui roule plus de 100 km par jour, qui roule donc déjà beaucoup, cela va représenter 60 euros par mois si l’on veut compenser 20 à 30 centimes par litre."
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