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Gelées tardives : "L'État va devoir nous aider au moins à assurer les frais et manger..."

"C'est la plus grande catastrophe agronomique du siècle" a déclaré le ministre de l’Agriculture au sujet de la vague de froid et des gelées qui ont frappé de plein fouet le monde agricole. Julien Denormandie a indiqué que ce sont plusieurs centaines de milliers d'hectares qui ont été impactés. Une première "cellule de crise" sur ces gelées printanières s’est tenue en début de semaine : le gouvernement promet des aides exceptionnelles. Les gelées printanières ont touché 10 des 13 régions françaises et les conséquences sont dramatiques, comme dans ce verger à Mareil-le-Guyon, dans les Yvelines, où s'est rendu Clément Bargain.

sécheresse
Une vague de froid et des gelées menacent à nouveau le monde agricole. (© AFP)

Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio.

 

"C'est une catastrophe ! Il n'y aura pas de poires cette année, ça va être pareil pour les cerisiers, pour les pruniers, ça va être partout pareil..."

Au milieu de ses 12 hectares de verger, Pierre-Jean est dépité : les fleurs de ses poiriers sont quasiment toutes noircies. "C'est une catastrophe ! Tout le cœur de la fleur est noir, il n'y aura pas de pollinisation déplore-t-il. Sur une récolte de 500 tonnes, on peut espérer grand maximum 50 tonnes et encore, en quelle qualité... Il n'y aura pas de poires cette année..." redoute-t-il.

Cela fait 20 ans que Pierre-Jean est arboriculteur et une récolte qui s’annonce aussi mauvaise, c’est du jamais vu. "Le problème c'est qu'on a eu une période de chaud il y a une dizaine de jours, les fleurs se sont épanouies assez rapidement, suivi d'un brusque changement de températures explique-t-il. Ça va être pareil pour les cerisiers, pour les pruniers, ça va être partout pareil..."

Le week-end de Pâques, lors des gelées noires, des bougies ont été disposées partout dans le verger pour réchauffer l’atmosphère, mais ça n’a pas suffit. "On voyait bien que la chaleur montait et ne s'étalait pas. Il faisait chaud autour de la bougie, mais dès qu'on s'éloignait un peu, l'herbe était gelée autour. Le froid était beaucoup trop brutal et est descendu trop rapidement".

 

"L'État va devoir nous aider au moins à assurer les frais et manger..."

Les pertes économiques sont considérables. L'État va activer le régime de calamité agricole. Pierre-Jean espère que les aides financières seront au rendez-vous, au risque de devoir déposer le bilan. "Si la rentabilité économique n'est pas là, ça va se complexifier prévient-il. L'État va devoir nous aider au moins à assurer les frais et manger..."

Pour lui, "il faudrait que l'État nous aide à investir en amont, pour nous aider à monter les dossiers et faciliter les investissements, pour que nous ayons une protection pérenne qui puisse nous assurer une récolte tous les ans".

Pierre-Jean confie avoir déjà fait faire plusieurs devis : "pour protéger un verger comme le mien, de 12 hectares, il y en a à peu près pour 300.000 euros ! C'est compliqué parce qu'il faut un très bon bilan pour aller voir le banquier et il ne faut pas confondre chiffre d'affaires et marge bénéficiaire. Vivre de subventions, aucun intérêt pour moi précise-t-il. Le but du jeu, c'est d'arriver à gagner sa vie !"

Et pour les consommateurs aussi, un impact financier est à prévoir : les prix de certains fruits devraient augmenter dans les mois à venir.

 

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