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François Lejeune : "Il ne faut jamais dire que l'on est guéri de la bipolarité"

Par La Rédaction

François Lejeune, négociant en vin, auteur de « Dans ma tête de bipolaire » (éditions Eyrolles) était l’invité d’André Bercoff, vendredi 31 janvier sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

François Lejeune invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

En France, plus de 700.000 personnes sont soignées de la bipolarité. Mais les chercheurs estiment à 1,6 millions le nombre de bipolaires sur le territoire. Une maladie encore méconnue dans les foyers français.

 

Deux types de bipolaires

"Un bipolaire c'est quelqu'un qui a des troubles de l'humeur", définit François Lejeune. Les médecins placent ces malades dans deux catégories : les BP1 et les BP2. "Les BP1 sont des bipolaires qui allient des phases de maniaques assez excessives et des phases de dépression derrière", explique le repenti de la bipolarité. "Les BP2 sont des grands dépressifs la plupart du temps et qui ont des phases de temps en temps hypomaniaques, un peu moins fort que chez les BP1", note celui qui est classé dans la première catégorie.

La première crise de François Lejeune était en 1990, à l'école hôtelière de Lausanne. "J'ai pété les plombs, je me suis surmené au travail, je débordais d'activités. J'avais plein d'envies, plein d'énergie, on sortait beaucoup le soir et pendant trois ou quatre jours j'ai disparu, je me suis fait mon scénario", rapporte-t-il en relatant les principaux symptômes de la maladie. "Je pensais que Claude Lelouch était en train de me suivre dans toutes mes péripéties dans Lausanne. Je n'ai jamais dormi, je me suis déshabillé, je dansais dans les boîtes de nuit, je buvais de l'alcool à foison, je ne savais plus où j'habitais", raconte-t-il.

Une maladie encore taboue

"J'ai été hospitalisé à Lausanne pour la première fois. L'ambiance dans un hôpital psychiatrique je ne la souhaite à personne", témoigne François Lejeune. Au bout d'une semaine, après être retourné chez ses parents, le jeune homme a plongé dans "une sévère dépression nerveuse pendant un an". "On n'a pas dit bipolaire, on a dit que j'avais fait un épisode de surmenage", se souvient-il. En général, la maladie n'est pas tout de suite détectée. "Un médecin se prononce en moyenne à partir de 2-3 crises. J'ai été diagnostiqué après une crise en 1994 à Paris", raconte François Lejeune.

Une maladie taboue à l'époque, qui l'est restée encore un peu dans les mœurs. "C'est quelque chose qu'on cachait, surtout dans les milieux bourgeois", se souvient-il. "Je n'ai jamais rien lâché, j'ai mis du temps à accepter la maladie. Je ne l'ai jamais reniée, je suis toujours allé de l'avant même si je savais que rien n'était gagné et que des périodes d'instabilité très fortes nous guettent", reconnaît François Lejeune qui insiste sur le fait qu'il "ne faut jamais dire que l'on est guéri dans cette maladie". "Même si je suis stabilisé depuis 9-10 ans, sachant que j'ai eu une petite rechute il y a 4 ans, il faut s'en rappeler. C'est pour cette raison que j'ai écrit ce livre", témoigne-t-il.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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