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Fonction publique: les syndicats appellent à une journée d'action et de grève le 5 décembre

Le bras de fer se poursuit entre les syndicats et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, sept des huit organisations appelant jeudi à une journée nationale "d'action" et de "grève" le 5 décembre après des annonces d'économies dans l'administration.

FRED TANNEAU - AFP/Archives

Le bras de fer se poursuit entre les syndicats et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, sept des huit organisations appelant jeudi à une journée nationale "d'action" et de "grève" le 5 décembre après des annonces d'économies dans l'administration.

Une semaine après la réception d'une intersyndicale de la Fonction publique par le ministre Guillaume Kasbarian, la pression n'est pas retombée.

Une majorité des organisations (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) ont appelé jeudi les agents de la fonction publique à une journée d'action de "rassemblements, de manifestations et de grève sur l'ensemble du territoire" à l'issue d'une réunion intersyndicale.

Plusieurs d'entre elles, dont l'UNSA, ont assuré à l'AFP que des préavis de grève seraient déposés.

Si elles actent un recul du ministre sur un projet controversé de suppression des catégories A, B, et C de fonctionnaires porté par son prédécesseur, "Guillaume Kasbarian n'a pas répondu à la plupart des autres propositions et revendications", écrivent-elles dans un communiqué conjoint.

Les syndicats demandent notamment que le ministre "renonce aux trois jours de carence dans la fonction publique, à la diminution de l'indemnisation des jours d'arrêt maladie" et au "non-versement de la Gipa", la Garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa), une somme destinée à compenser l'inflation.

Ces annonces du gouvernement, notamment sur la réduction de 100% à 90% de l'indemnisation des congés maladie des fonctionnaires, et l'instauration de trois jours de carence non payés, au lieu d'un actuellement, pour ces absences - hors pathologies lourdes - ont cristallisé la colère des organisations. Elles s'inscrivent dans des mesures d'économies annoncées par le gouvernement sur la fonction publique à hauteur de 1,2 milliards d'euros.

Ces dispositions sont "difficiles mais assumées", soutient l'entourage de Guillaume Kasbarian, qui défend un "alignement" entre secteurs public et privé.

"Guillaume Kasbarian prend acte de la décision des syndicats et réaffirme son ouverture au dialogue. Dans une période de contraintes budgétaires fortes, le ministre agit avec responsabilité et en appelle à ce même esprit de la part de tous les acteurs", a indiqué l'entourage du ministre après la décision des syndicats.

- Elon Musk -

Seul Force ouvrière, deuxième syndicat au niveau de l'ensemble de la Fonction publique, ne s'est pas joint à cette déclaration commune et a maintenu un appel à la grève de trois jours reconductible "au même moment que la grève des cheminots, à partir du 10 ou du 11 décembre", a précisé à l'AFP le secrétaire général de l'UIAFP-FO, Christian Grolier.

L'appel à la mobilisation le 5 décembre intervient dans un contexte de tension croissante avec leur ministre de tutelle.

En plus des récriminations contre les réformes envisagées, Guillaume Kasbarian s'est attiré mercredi une volée de bois vert de représentants politique de gauche, des syndicats et de collectifs d'agents publics après avoir adressé publiquement un message de félicitations à Elon Musk, nommé par Donald Trump à la tête d'un ministère de "l'efficacité gouvernementale" pour "démanteler la bureaucratie gouvernementale".

En cause, un message posté sur X dans lequel le ministre français s'est enthousiasmé en anglais de la nomination du multimilliardaire: "Félicitations pour avoir accepté ce super défi @elonmusk ! J'ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l'excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l'efficacité des agents publics".

"Saluer un homologue ne vaut pas adhésion intégrale à une idéologie (...) je constate une sorte d'emballement sur le sujet", a déclaré le ministre interrogé en marge d'un déplacement jeudi à Poissy (Yvelines).

A l'issue du conseil des ministres mercredi, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, avait relativisé ces propos et nié toute "convergence" entre Donald Trump et le gouvernement français.

Par Thomas GROPALLO / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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