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FG. Lavacquerie: "Sur le cannabis, on s'attendait à ce que Macron fasse la politique de Trudeau"

Par Mathieu D'Hondt

François-Georges Lavacquerie, porte-parole du CIRC (Collectif d'information et de recherche cannabique) était ce vendredi l'invité de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio.

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Alors que s'ouvre aujourd'hui en Espagne l'Expogrow - plus communément appelée "Foire du chanvre" - à quelques encablures de la frontière française, François-Georges Lavacquerie, porte-parole des CIRC (Collectifs d'information et de recherche cannabique) nous en dit un peu plus et revient sur la sempiternelle question pénale de la canabiculture en France. Doit-on légaliser le cannabis ? Vaste débat.

"La loi ne fait pas de différence entre une plantation personnelle et un laboratoire d'héroïne"

Ce "salon de l'agriculture du cannabis" comme il le définit, est l'occasion de rencontrer des "professionnels" et des "producteurs" de chanvre qui peuvent ainsi renseigner les visiteurs souhaitant se documenter sur la culture de cette plante, dont la consommation, la production et la revente sont illégales dans notre pays. Car et M. Lavacquerie le rappelle, "en France, il y a énormément de gens qui plantent" du chanvre - souvent pour leur consommation personnelle - et "une part très importante de l'herbe (consommée) est produite par des cannabiculteurs". Ces derniers, poursuit notre invité, cultivent "plutôt en intérieur, souvent dans un pavillon ou un garage" pour "ne pas se heurter aux difficultés du vol par exemple". Le chanvre étant en effet un produit de convoitises, dans un pays considéré comme l'un des plus gros consommateurs de cannabis sur le continent européen. Bien sûr, le risque majeur reste avant tout juridique car cela demeure illégal.

D'ailleurs, que risque-t-on réellement lorsque l'on a la "main verte" ? Selon François-Georges Lavacquerie, "la loi ne fait pas la différence entre un placard ou un jardin avec quelques pieds (de cannabis) et un laboratoire d'héroïne", cela reste de la "production de drogue" au yeux de la justice. Toutefois "dans les faits, les juges regardent les choses différemment, ils regardent si c'est quelque chose d'industriel ou si cela est destiné à un usage personnel et regardent aussi le profil du délinquant, mais ça peut aller assez loin", précise-t-il.

Avec l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron et la mise en place de la contraventionnalisation, les choses sont-elles amenées à évoluer sur le plan pénal ? Qu'on se le dise, la légalisation ou même la dépénalisation, ce n'est pas pour tout de suite. Rien ne devrait donc changer, bien que les amendes seront moins sévères à partir de l'année prochaine. Cette absence d'évolution, notre invité la regrette. "On aurait pu s'attendre à ce que M. Macron fasse un peu la politique de Trudeau (Premier ministre canadien)", déplore-t-il, rappelant que dans "6 à 8 mois, le cannabis sera entièrement légal au Canada, ce n'est pas rien, c'est la 8e puissance mondiale". Et l'intéressé d'affirmer catégoriquement : "On  nous dit : « la contraventionnalisation va améliorer les choses », nous on pense que non !". "On a été auditionné à l'Assemblée, on nous a écouté fort courtoisement mais est-ce que l'on sera entendu, ça c'est une autre affaire", conclut-il un brin sceptique.

François-George Lavacquerie espère néanmoins voir de son vivant une légalisation en France avec une interdiction pour les mineurs et une autorisation pour les majeurs car il trouve "curieux" que l'on "puisse s'engager dans l'armée à 18 ans (et être susceptible d'être tué ou tuer) ", et qu'à l'inverse "on ne puisse pas fumer".

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