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Fermeture d'usines Michelin: 150 salariés manifestent à Vannes

Quelque 150 salariés de l'usine Michelin de Vannes (Morbihan), que l'équipementier automobile a décidé de fermer d'ici 2026 avec celle de Cholet (Maine-et-Loire), ont manifesté vendredi pour demander le maintien des emplois en France, selon la CGT.

JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP/Archives

Quelque 150 salariés de l'usine Michelin de Vannes (Morbihan), que l'équipementier automobile a décidé de fermer d'ici 2026 avec celle de Cholet (Maine-et-Loire), ont manifesté vendredi pour demander le maintien des emplois en France, selon la CGT.

Les salariés en grève se sont rassemblés peu après 06h00 devant leur usine avant de former un cortège pour rejoindre un rond-point proche d'une voie express, pour une "action de filtrage avec tractage", a indiqué à l'AFP Christophe Villate, délégué syndical CGT de Michelin à Vannes.

Les manifestants ont défilé derrière une banderole proclamant "Des pneus Michelin sans salariés, c'est juste de l'air" et certains ont brandi des croix blanches symbolisant la mort programmée de leur usine, qu'ils ont ensuite plantées devant le site, qui compte au total 299 salariés.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s'est rendue à Vannes dans la matinée, de même qu'une délégation d'élus et responsables de gauche, parmi lesquels la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain.

Une manifestation similaire se déroulait devant l'usine de Cholet (Maine-et-Loire), qui emploie plus de 900 personnes, que le géant français du pneu a également décidé de fermer avant 2026.

Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, est, lui, allé à Cholet vendredi en fin de matinée pour s'entretenir avec les syndicats et rencontrer les salariés du site Michelin.

Des palettes en bois en feu devant le site de Michelin à Vannes (Morbihan) le 8 novembre 2024

Des palettes en bois en feu devant le site de Michelin à Vannes (Morbihan) le 8 novembre 2024

JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP

L'intersyndicale du groupe organise également un rassemblement à Clermont-Ferrand, où se situe le siège social.

"Le gros de la colère, c'est qu'on a mis en place un accord sur la réactivité et la polyvalence pour que le site soit plus compétitif. Les salariés ont joué le jeu, on a rempli toutes les cases et malgré tout ça, on nous annonce la fermeture", a déploré Christophe Villate de la CGT.

"Et il y a aussi de la colère quand on voit les résultats des sites français: 20% du résultat du groupe, du bénéfice, ce sont les sites français qui le font, sachant qu'on est à 11 sites industriels en France sur à peu près 109 dans le monde. Donc on est quand même économiquement viables!", a estimé le syndicaliste.

Michelin a précisé qu'il compterait bien 13 sites industriels dans l'Hexagone après la fermeture de Cholet et Vannes, et que la France resterait le premier pays industriel du groupe en Europe, deuxième derrière Les Etats-Unis au niveau mondial.

La France représente cependant moins de 10% de son chiffre d'affaires, a indiqué le groupe.

L'économiste Lucie Castets (au centre) s'exprime aux côtés de la députée Clémentine Autain (à droite) lors de la manifestation de salariés de Michelin à Vannes (Morbihan) le 8 novembre 2024

L'économiste Lucie Castets (au centre) s'exprime aux côtés de la députée Clémentine Autain (à droite) lors de la manifestation de salariés de Michelin à Vannes (Morbihan) le 8 novembre 2024

JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP

Michelin compte 131 sites industriels dans le monde, dont 86 usines de pneumatiques.

Selon la CGT, la rémunération des dirigeants de Michelin a augmenté de 10% l'an dernier, tout comme les dividendes versés aux actionnaires, "alors que les salariés, eux, ont eu tout juste 2% d'augmentation. C'est ça qui est écœurant", a insisté M. Villate.

De son côté, Michelin assure qu'il n'y a pas eu d'augmentation de la rémunération de son PDG Florent Menegaux en 2024 et que celle-ci demeurera inchangée jusqu'en 2026.

AFP / Vannes (AFP) / © 2024 AFP

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