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Féminicide de Mérignac : "Cette femme avait fait tout le parcours du combattant"

Nathalie Tomasini, avocate au Barreau de Paris, spécialisée dans la lutte contre les violences intrafamiliales, était interviewée dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 7 mai. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

"Il est ressorti au bout de seulement six mois"

Mounir B. avait été condamné puis incarcéré. Il avait bénéficié d’une mesure de placement extérieur après avoir effectué quelques mois de prison, puis avait tenté d’enlever Chahinez et l’avait frappée le 15 mars. Celle-ci avait porté plainte et les policiers ne l’ont pas retrouvé. Où se situent les défaillances, entre justice et police ? "On peut évoquer plusieurs dysfonctionnements, c’est toute une chaîne, estime Nathalie Tomasini, avocate au Barreau de Paris, spécialisée dans la lutte contre les violences intrafamiliales. On rappelle qu’il n’a été condamné qu’à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, alors qu’il avait précédemment écrasé à 75% le larynx de Chahinez. C’était une tentative d’homicide et non pas des violences conjugales volontaires. La condamnation, déjà, était trop faible."

"Il est ressorti au bout de seulement six mois alors que c’était une véritable bombe à retardement, estime maître Tomasini. Il y a également eu des défaillances dans le suivi judiciaire de cet homme. Les garanties de présentation, l’adresse qu’il avait donné, il n’y était pas. Il n’y a pas eu de contrôle suffisant. Enfin, il n’y a pas eu de bracelet anti-rapprochement. Au 9 décembre [date de la condamnation de Mounir B., NDLR], ils ne sont pas encore en circulation. Il y a eu beaucoup de retard. C’est la responsabilité du gouvernement. Finalement, ces bracelets ne seront généralisés que le 31 décembre. Cette pauvre Chahinez n’a pas pu bénéficier de ce bracelet, et ce sont quelques jours qui vont précipiter le passage à l’acte."

"Elle était allée jusqu’au bout du processus"

Enfin, précise l’avocate au Barreau de Paris, "on avait la possibilité de mettre en place un bracelet électronique avec assignation en résidence. Elle aurait aussi pu bénéficier d’un téléphone "Grave danger". C’est une chaîne de dysfonctionnement. Cette femme avait fait tout le parcours du combattant, déposé plainte à plusieurs reprises. On ne peut que s’émouvoir de ce qui c'est passé, c’est exemplaire. On dit aux femmes 'déposez plainte'. Elles le font et pour autant, elles ne sont toujours pas protégées."

Le 39 19, le n° d'appel anonyme gratuit aurait-il pu lui servir à quelque chose ? "Bien sûr que non, ce numéro d’appel est inférieur à un dépôt de plainte. Elle était allée jusqu’au bout du processus et on n’a pas su la protéger. Il y a une responsabilité du gouvernement avec ce retard de mise en place du bracelet anti-rapprochement et dans le suivi socio-judiciaire de cet homme violent."

 

Reportage sur place:

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