Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio.
Après 8 ans d’études, Maxime est enfin devenu expert-comptable le mois dernier. Mais à peine diplômé, il est déjà découragé. D’autant que leur caisse de retraite, la CAVEC, est excédentaire de 1,7 milliards d’euros. Et Maxime bénéficie de cotisations souples en début de carrière. Des avantages qu’il a peur de perdre à terme.
"Ce qui est insupportable, c'est de se dire qu'en l'espace de trois ans, entre la réforme Pacte et celle des retraites, on nous demande de faire le job mais on ne nous permet pas de garder nos droits. On peut pas toujours tirer sur les mêmes. C'est important d'avoir des jeunes qui croient encore en l'avenir de cette profession, mais pour ce faire, il faut conserver certains avantages qui ne coûtent pas un euro au reste de la France" raconte Maxime, jeune expert-comptable.
Pour calmer les foules, le gouvernement tente de rassurer les experts-comptables : leurs pensions seront plus généreuses dans le régime universel. Problème, les syndicats n’obtiennent pas les mêmes résultats.
Jean-Luc Flabeau, président d’ECF, syndicat d’experts-comptables : "nous, experts-comptables et commissaires au compte, sommes des hommes de chiffres. il y aurait plus de cotisations à payer pour moins de pensions. On nous a alors dit que ce n'était pas les bons calculs. Donc on a demané les leurs, ils en ont été incapables. Donc on a décidé de faire notre propre étude d'impact."
Les résultats de ce rapport devraient tomber le mois prochain, pile à temps avant la réunion avec le gouvernement prévue en avril.
"Proposer un texte au Parlement sans savoir combien cela va coûter, c'est de la folie !"
La réforme des retraites est débattue en ce moment à l’Assemblée et les experts-comptables se joignent au mouvement de contestation. Ceux-ci soutiennent une réforme des régimes de retraite mais désapprouvent un régime universel. Les professions libérales nécessitent une caisse autonome selon Jean-Luc Flabeau, président d’ECF, syndicat des experts-comptables et des commissaires aux comptes…
Avec un régime excédentaire d'1,7 milliard d'euros, ils profitent de leur expertise pour alerter sur le coût de la réforme. Un coût qui aurait dû être calculé bien avant que la réforme ne soit présentée aux parlementaires selon Jean-Luc Flabeau, président d’ECF, syndicat des experts-comptables et des commissaires aux comptes…
"Je suis assez abasourdi par la méthode. Proposer un texte au Parlement dans un calendrier très court, sans savoir combien ça va coûter, c'est de la folie ! Les députés et sénateurs vont voter un texte de loi qui va être très impactant pour des dizaines d'années pour les Français."