"Forger des outils pour l’application de la nouvelle loi"
Que faut-il attendre de ces États généraux de la laïcité ? "On est sur un sujet qui amène énormément de malentendus, d’incompréhensions, de tensions. On voit chaque camp autour de la laïcité s’invectiver sur les réseaux, estime Benjamin Sire, membre du Conseil d'administration du Printemps républicain. Chacun campe fermement sur ses positions, alors même que c’est un sujet tout-à-fait incompris d’une bonne partie de la population. Il est important que tout le monde se mette autour de la table pour pouvoir mener un débat respectueux, apaisé. On est sur une question fondatrice de notre république et qu’il faut expliquer. C’est un débat qui va aussi servir à forger des outils pour l’application de la nouvelle loi."
"Après, sur le lancement, nous n’y participerons pas particulièrement, reconnaît le compositeur et journaliste. Une chose importante est la consultation qui va être menée auprès de plusieurs milliers de jeunes, pour recueillir leur regard sur la laïcité, et permettre aussi d’expliquer. Une partie l’envisage comme une sorte de totale liberté religieuse, ce qu’elle n’est pas. De l’autre, ils la voient comme un ostracisme, une forme de racisme à l’encontre des religions. Or c’est à la fois une liberté et une protection."
"Former des républicains, c’est un peu la question"
"Sans cette laïcité, les croyants ne sont pas protégés, estime Benjamin Sire. Les symboles sont importants." N’aurait-il pas fallu commencer par les jeunes plutôt que par les intellectuels pour lancer ces États Généraux de la Laïcité ? "Je pense que, quand on met un débat en place, il convient d’en poser les termes. Les personnalités choisies ont la compétence et des arguments. Après, il y a une nécessité d’aller vers les jeunes, mais pas seulement en termes de laïcité. Également de liberté d’expression, d’égalité homme-femme. C’est par tous les niveaux de l’Éducation Nationale que cela passe. C’est pour cela que la loi portant sur les principes républicains veut aller plus loin, pour donner de meilleurs outils afin de mieux expliquer la laïcité."
Après la mort de Samuel Paty, faut-il davantage assurer le soutien aux professeurs ? "Absolument, juge Benjamin Sire. Le problème est qu’on peut former des enseignants et des référents, mais reste la question de l’enseignant seul dans sa classe face à ses élèves. La loi votée intègre des dispositions pour les protéger davantage. Encore faut-il qu’ils aient une compréhension claire des enjeux et principes de la laïcité, amener la jeunesse à comprendre les principes républicains. Le Président de la République disait « je veux former des républicains ». C’est un peu la question."
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