Un examen décalé pour cause de Ramadan fait grincer des dents.
Jeudi dernier, à l'Université de Nice, une soixantaine d’étudiants de 3ème année en sciences sociales reçoivent ce mail : « Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20h à 22h30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du Ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible. » S’ensuit un tweet de l’UNI dénonçant ce report pour motif religieux mais ne mentionne pas le prof nommément. L’université tient alors une réaction très ferme : elle sanctionnera le professeur et reprogrammera l’examen à une heure plus chrétienne, si je traduis bien.
De toute manière, on n’impose sous aucun prétexte un examen à 22h30. Et encore moins pour faire plaisir à un groupe particulier, en l’occurrence les musulmans. Ceux-ci seraient-ils majoritaires ?
Pour autant, cela ne signifie pas qu’il ne faut « zéro accommodement ». Il y a des accommodements raisonnables :
- Ces exceptions ne sont nullement un droit. Se voir opposer un refus de décaler un examen ne permet nullement de hurler à l’antisémitisme ou l’islamophobie. Dans le cas de Nice, c’est même un pur caprice. Ne peuvent-ils pas rompre le jeûne avec un Tupperware un soir d’examen ?
- Mieux vaut le faire sans le dire. On ne programme pas une épreuve nationale pour Kippour ou l’Aïd, pour autant, on ne va pas annuler les examens pendant tout le Ramadan.
N’est-ce pas injuste pour les musulmans et les juifs ?
Voudriez-vous que j'ajoute les orthodoxes ? Cela n’a tout simplement rien à voir avec l’injustice et tout avec l’Histoire, à savoir, le réel. La planète n’est pas un gigantesque Mac Do où on va partout comme on est. Rien de plus normal au fait que les religions minoritaires en France aient moins de visibilité, moins d’inscription dans les paysages, quand il y a des institutions, une langue, et une ancienne religion dominante. Les derniers arrivés montent dans un train parti longtemps avant eux. Voilà pourquoi Noël et Pâques sont fériés et pas Kippour ou l’Aïd.
Dire « Nos pères les Gaulois » n’est pas une injustice mais une chance. Comme l’écrit Cyril Bennasar dans L’arnaque antiraciste expliquée à ma sœur, il y a de quoi être touché par des « gens qui vous prêtent leurs ancêtres ». Quand un pays vous offre des siècles d’Histoire, il est incongru de réclamer sans cesse qu’il fasse de la place à la vôtre.