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Durcir le couvre-feu ou reconfiner la population : quelle est la bonne solution ?

Catherine Hill, épidémiologiste, ancienne cheffe de service de biostatistique et d’épidémiologie à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), était l’invitée de Patrick Roger le 27 octobre dans l’émission « C’est à la une » sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

La situation face à l'épidémie de Covid-19 est difficile voire critique, a estimé le président du conseil scientifique.

 

Une circulation du virus non maîtrisée

"Elle est très mauvaise, estime Catherine Hill, épidémiologiste, ancienne cheffe de service de biostatistique et d’épidémiologie à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne). Il y a de plus en plus de gens qui arrivent à l’hôpital, qui arrivent en réanimation, et de morts. Toutes ces mesures, demi et quarts de mesures, ne pas renvoyer les enfants à l’école, le couvre-feu, cela ne marche pas. La seule solution est de recommencer un confinement demain et de commencer une vaste, énorme, campagne de dépistage. Trouver tous les gens qui sont contagieux et les isoler rapidement, ce qui n’est absolument pas ce que l’on a fait jusqu’ici."

"De toutes façons, les cas que l’on trouve, j’estime que c’est le quart des cas. La circulation du virus est non maîtrisée et pas connue. Le virus circule très largement, l’affaire s’emballe et cela ne va plus du tout." Il faut avoir recours à un confinement généralisé ? "Absolument ! Ces histoires de régionalisation, de rouge, d ‘orange, c’est ridicule. Le dernier confinement, les choses ont commencé à s’infléchir au bout de 15 jours. Il faut continuer pour tester massivement. Cela ne veut pas dire 1 million de test par semaine, mais 20 millions. Il faut changer la façon de tester."

 

Investir massivement dans les tests

D’autres solutions de tests sont envisageables ? "Il y a des tests antigéniques. Il paraît que l’on en a acheté 5 millions, on aurait dû en acheter cinquante. On peut faire des tests PCR groupés. La troisième solution est de chercher le virus dans les eaux usées, pour voir s’il faut tester une population ou la considérer comme non infectée. Cela coûtera moins cher, il faut décider de le faire." Existe-t-il de bons exemples à l’étranger ? "Oui, la Corée du sud, la Nouvelle-Zélande, Taïwan et ses sept morts pour 24 millions d’habitants. Tous ces gens, quand ils sont confinés dans un quartier, c’est pour tester massivement."

"Si l’on avait testé pendant le premier confinement pour trouver les gens contagieux et les isoler au lieu de les laisser contaminer autour d’eux des jours et des jours, on n’en serait pas là. Il faut investir massivement dans les tests." Qu’est-ce qui bloque ? "L’idée de tests groupés est une idée de santé publique, pas médicale. L’idée de mélanger les prélèvements de 20 patients est contraire à son métabolisme. Pourtant, depuis 1943, on fait des tests groupés. Le bureau français de la santé est d’une inertie incroyable."

Retrouvez « C’est  à la une »  du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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