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Dr Bruno Megarbane : "100% des lits seront occupés par les patients Covid-19 à la mi-novembre"

Bruno Megarbane, médecin-réanimateur et chef de service à l'hôpital Lariboisière, était l’invité de Patrick Roger le 28 octobre dans l’émission « C’est à la une » sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

Le re-confinement est-il devenu la seule solution pour lutter contre la hausse des cas de Covid-19 ? On a le sentiment que l’ensemble des Français n’ont pas assez respecté l’ensemble des gestes barrières.

 

Un taux de mortalité prévisible de 25% en réanimation

"En effet, nous avions appelé à la responsabilisation, y compris au cours des rassemblements entre amis et intra familiaux, estime Bruno Megarbane, médecin-réanimateur et chef de service à l'hôpital Lariboisière. Il semble que, vu la contamination, la population ne l’a pas respecté, essentiellement par manque de compréhension. Les contaminations se font essentiellement dans les moments conviviaux, lors d’interactions sociales avec amis et membres de sa famille."

"Le virus a circulé chez les jeunes, les personnes en situation socio-économique difficile. Avec le début de la saison froide, il s’est mis à circuler dans tous les groupes de la population, et circule même d’adulte mûr à adulte mûr sans aucun problème. En ce moment, les patients arrivent légèrement moins graves que le premier pic épidémique, et sont hospitalisés dans les services traditionnels, détaille Bruno Megarbane. Un certain nombre vont s’aggraver malgré les traitements. En réanimation, nous avons appris à utiliser la ventilation non invasive pour limiter l’intubation et la mise en coma artificiel. Le taux de mortalité prévisible en réanimation est de l’ordre de 25%. Cette nuit, j’étais de garde, j’ai accepté trois patients, j’en ai refusé une dizaine. Plus le temps passe, plus la redirection devient compliquée. On voit qu’il faudra déprogrammer certains actes médicaux pour faire des places."

 

Un couvre-feu léger ne suffirait pas

Que pense-t-il du reconfinement d’un mois, avec des mesures un peu moins strictes ? "Si on ne fait rien de plus qu’un couvre-feu un peu léger, manifestement, ce ne sera pas suffisant pour interrompre la progression des contaminations et éviter que l’hôpital soit noyé par l’arrivée des patients, détaille Bruno Megarbane. Les projections mathématiques estiment que 100% des lits seraient occupés par les patients Covid-19 à la mi-novembre. Or d’habitude, les autres patients représentent 100% des lits en cette saison. Il aurait donc fallu doubler les lits, ce qui est impossible."

"Il fallait donc renforcer les mesures éco-compatibles, permettant un certain type de travail, avec renforcement du télétravail, mais avec le maintien de l’ouverture des écoles. Ce pourrait être une solution pour sauvegarder le système de santé." Quid des collégiens et des lycéens ? "Les études montrent qu’à partir de 11 ans, la transmission du virus est identique à celle entre deux adultes. Il faut renforcer les protocoles dans les collèges et les lycées."

 

Retrouvez « C’est  à la une »  du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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