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Didier Maïsto : "Si vous coupez la possibilité de conflits d'intérêts, vous enlevez 75% de la corruption"

Par La Rédaction

Didier Maïsto, président de Sud Radio, auteur de "Passager clandestin" (éditions Au Diable Vauvert) était l’invité d’André Bercoff vendredi 27 mars sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Didier Maïsto invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le système de santé en France sert-il le bien de tous ou des intérêts particuliers ? Comment un médicament est-il mis sur le marché ? Après la catastrophe du Médiator, Didier Maïsto s'est penché sur les potentiels conflits d'intérêts entre professionnels de la médecines et l'État profond.

 

Des connivences entre politiques et monde de la santé

Les intérêts en jeu derrière les vaccins ou des médicaments sont considérables. Et quand les politiques s'en mêlent, la transparence est souvent mise de côté. Le président de Sud Radio a tenté de relever une connivence qui s'est mise en place entre les commissions et certains ministres. "Quand vous savez que tout ce petit monde est lié, vous comprenez le fonctionnement de la santé", explique-t-il. Une connivence qui peut être synonyme de conflit d'intérêts et parfois de corruption. "Si vous coupez la possibilité de procéder à des conflits d'intérêts, vous enlevez 75% de la corruption", précise Didier Maïsto.

Le journaliste déplore une politique du "demain sera mieux", menée par les gouvernements. "On nous dit que demain on aura des masques, du gel, des tests, puis nous n'avons rien", s'indigne-t-il. Et sur l'affaire de la chloroquine et du professeur Raoult, Didier Maïsto estime que "nous sommes dans une médecine d'urgence". "Ça fait 50 ans qu'on prend de la chloroquine dans le monde entier", confie-t-il.

Des défaillances à l'origine de catastrophes

L'auteur explique tout un processus de défaillance. "Il y a une commission clé au sein de l'agence du médicament, l'ANSM qui donne l'autorisation de la commercialisation des médicaments", explique Didier Maïsto. Mais le journaliste dénonce "des remontées de professionnels qui alertent sur les effets secondaires, et qui ne remontent pas". Il rappelle par la même occasion que "les premières alertes remontaient au début des années 1990 dans l'affaire du Médiator". Une catastrophe sanitaire qui aura coûté la vie à entre 500 et 1.500 personnes.

Alors au début de l'explosion de l'affaire Servier, du nom des laboratoires qui ont commercialisé le médicament, Anne Méaux, "la conseillère en chef des causes désespérées" a pris les reines de la communication. "Tous ces gens se réunissaient dans l'hôtel particulier de Servier, dont Roselyne Bachelot, Jean-François Copé, Bernard Kouchner, Philippe Doust-Balzy, mais aussi des patrons de médias, du Cac40, des fonctionnaires de la santé, des médecins...", rapporte Didier Maïsto. "Tous n'étaient pas payés par Servier mais quand vous avez tous ces gens là qui sont des acteurs majeurs de la politique française, ce lobbying permet de dire que l'on vit sur des mythes extraordinaires concernant le système de santé en France". Quelques années plus tard, Jacques Servier sera élevé au grade de Grande Croix de la Légion d'honneur par le président Nicolas Sarkozy, qui vantera même "un personnage hors du commun avec une conception profondément humaine de son métier", rapporte le patron de Sud Radio. On est un an avant que n'éclate l'affaire du Médiator contre Jacques Servier... "client historique du cabinet d'avocat Sarkozy". 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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