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Des médecins à Marseille souhaitent prescrire de la chloroquine - "Chacun devrait avoir la liberté de choisir son traitement"

Par Augustin Moriaux

Pas tous égaux face à l’hydroxychloroquine. Car, à l'exception de l'IHU Méditerranée du professeur Raoult où tous les patients ont droit au traitement en question, seuls les cas les plus graves de Covid-19 se voient prescrire de la chloroquine dans les hôpitaux publics. Certains médecins généralistes dénoncent une situation ubuesque et revendiquent la liberté de chaque patient à trancher pour sa propre vie.

Depuis son désormais fameux cabinet, Didier Raoult affirme que l'épidémie de Covid-19 est de mieux en mieux endiguée dans sa région. (Photo GERARD JULIEN / AFP)

Un reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio dans les Bouches-du-Rhône.

Les faits sont là, même s'ils ne sont pas de fervents soutiens du traitement alliant hydroxychloroquine et azithromycine, des médecins généralistes crient à l'injustice et réclament son droit à l'usage pour tous les patients qui le souhaitent dans les hôpitaux publics. Car jusqu'à maintenant, seuls les patients en phase critique ont droit au remède.

 

Florence Zemmour ne s’en cache pas, elle n’est pas spécialement partisane de la chloroquine mais cette généraliste de Vitrolles aimerait, elle aussi, pouvoir en prescrire.

« J’estime que je ne suis pas compétente pour juger si c’est un bon traitement ou non. Ce que je constate simplement, c’est que les gens qui vont à l’IHU ont droit à un traitement et ceux qui sont traités en ville (à l’hôpital public, ndlr) n’y ont pas droit » s'indigne le Dr Zemmour.

Selon le Dr Mickaël Finaud, chaque patient doit avoir le dernier mot sur la façon dont il doit être guéri, quitte à prendre des risques, mais tel n'est pas le revers de la médaille de la liberté ? Du moins, l'hôpital public devrait procéder comme à l'IHU Méditerranée, estime le médecin dans un Ehpad de Marseille.

« L’équipe du professeur Raoult a montré que ce traitement pourrait être utile et efficace chez des malades peu évolutifs qui ne sont pas encore au stade de la réanimation, tandis que c’est plus compliqué pour les malades qui ont des difficulté ou sont trop âgés ou qui n’ont pas la possibilité de passer à l’hôpital. Chacun devrait avoir la liberté de choisir son traitement. »

Les médecins de la région font le même constat que le professeur Raoult : il y a de moins en moins de malades dans leur cabinet comme l'affirme l'infectiologue depuis hier. Mais peut-être ce chiffre est-il  tronqué par le fait que beaucoup ne consultent plus les généralistes. Mieux, ils vont directement à l’IHU pour avoir de la chloroquine.

 

Le professeur Raoult affirme que "l'épidémie est en train de disparaître progressivement à Marseille", que disent les faits ?

La phrase choc du plus réfractaire des infectiologues n’en finit plus de créer la polémique. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, l'inventeur du remède qui affleure sur toutes les lèvres ces derniers temps, affirme que l’épidémie pourrait disparaître dans quelques semaines. Une posture qui fait bondir une partie de la communauté scientifique mais également l’Agence régionale de Santé en Provence-Alpes-Côte d'Azur qui parle, elle, d’une "régression" et non pas d’une "disparition" du virus.

Difficile d’y voir clair. Alors qui dit vrai, que disent les chiffres ?

En ce moment, soixante à quatre-vingt nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour à l’IHU Méditerranée. C’est six fois moins que lors du pic qui connut notamment une pointe à 368 malades. Voilà ce qui fait dire au professeur que l’épidémie pourrait disparaître dans quelques semaines. L’agence régionale de santé en PACA est quant à elle, beaucoup plus prudente. Il serait tout à fait prématuré de pouvoir faire des pronostics sur la fin du coronavirus : "nous n’en savons rien" martèlent-ils. Cependant, l'ARS note une diminution depuis quelques jours du nombre de cas, "mais pas une régression".

Il y avait 8900 malades il y a une semaine, le dernier comptage attestait de 11 000 contaminés. Par ailleurs, la baisse est significative pour ce qui est du nombre d’entrées en réanimation. Une dizaine par jour contre cinquante au début du mois. L'optimisme a de quoi gagner du terrain.

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