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Déprogrammation dans les hôpitaux à cause du Covid : "Retarder des opérations qui ne paraissent pas urgentes est une bombe à retardement"

Par Maxime Trouleau

On parle de réouvertures à la mi-mai mais à l’hôpital la tension ne faiblit pas. On pousse les murs pour installer des unités de réanimation Covid. Ça nécessite de mettre des soignants au chevet des malades du covid et donc de mettre à l’arrêt d’autres services. Et cela n'est pas sans risques.

Reportage de Mathilde Jullien

 

On parle de réouvertures à la mi-mai mais à l’hôpital la tension ne faiblit pas. On pousse les murs pour installer des unités de réanimation Covid. Ça nécessite de mettre des soignants au chevet des malades du covid et donc de mettre à l’arrêt d’autres services. Et cela n'est pas sans risques.

Comme lors des précédentes vagues, on continue de faire du tri dans les hôpitaux. On reprogramme ou reporte des opérations considérées comme non essentielles. Les associations de patients et les médecins qui voient la détresse de ces patients déprogrammés tirent la sonnette d'alarme.

"On parle quand même de femmes de 30 ou 40 ans avec un trou à la place du sein"

Leurs vies ne sont pas en danger mais la déprogrammation pèse lourd sur le quotidien et le moral des femmes qui ont prévu une reconstruction du sein,  Céline Lis Raoux présidente de l’association Rose-Up. "On parle quand même de femmes qui sont dans l'attente depuis plus d'un an qui se trouvent à 30 ou 40 ans avec un trou à la place du sein. Ça pose des problèmes d'image de soi, ça pose des problèmes physiques, de retour à l'emploi".

"Ce sont des effondrements. Les gens sont assommés"

Axel Kahn président de la ligue contre le cancer redoute un lourd bilan psychologique. "C'est épouvantable. Ce sont des effondrements. Les gens sont assommés. Nous avons des témoignages de personnes qui pensaient se faire opérer d'un cancer de l'oesophage particulièrement grave. Trois jours avant l'entrée, ils reçoivent un coup de téléphone disant qu'ils devront reprendre une chimio thérapie car ils ne peuvent pas se faire opérer maintenant".

"Retarder des opérations qui ne paraissent pas urgentes est une bombe à retardement"

Francis Berembaum rhumatologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, s’inquiète des répercussions à venir sur la santé de ses patients. "Quand on a une arthrose du genou ou de la hanche qui empêche de marcher, on augment sa mortalité cardio-vasculaire de 50%. Donc retarder des opérations qui ne paraissent pas urgentes est une bombe à retardement ».

Aujourd'hui, la pression sur l'hôpital est très forte, et les déprogrammations massives selon le président de la fédération hospitalière qui s’attend à des problèmes de santé publique majeurs. Et la coupe est pleine dans le Rhône qui déprogramme 100% des opérations non urgentes, le SNARF syndicat des des médecins anésthésistes et réanimateurs a écrit à Olivier Véran pour dénoncer les risques de cette politique de déprogrammation.

Mathilde Jullien (avec Maxime Trouleau)

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