"C'est une réforme qui a été trop mal pensée au départ pour la faire comme ça, à toute vitesse." Invitée du Grand Matin Sud Radio, Francette Popineau, secrétaire générale SNUIPP, n'a pas caché ses inquiétudes face à la promesse d'Emmanuel Macron, répétée par le ministre de l'Éducation national Jean-Michel Blanquer, de créer des classes de CP à 12 élèves dans les quartiers défavorisés.
Pour elle, cette proposition pose deux problèmes majeurs : celui des effectifs et de la place dans les établissements.
"Ce que contestent les enseignants, explique Francette Popineau, c'est que ces postes sont pris sur un dispositif appelé 'plus de maîtres', qui donne pour l'instant des résultats assez prometteurs. Ce dispositif serait mis à mal pour dédoubler les classes. On prendrait aussi sur les postes de remplaçants, sur les postes de scolarisation de moins de trois ans et sur les ouvertures de postes qui devaient se faire à la rentrée et qui ne pourront pas se faire à cause de ce dispositif. Il n'y aura plus de réserve et il y manquera encore des postes", si le ministre entend tenir sa promesse d'affecter 2500 postes à ces dédoublements de classe.
Autre écueil, celui de la place dans les établissements : "Il y a beaucoup d'endroits où il n'y a pas les locaux. On est dans des situations de bricolage. On n'a pas assez de place pour ce dispositif. Mettre des Algeco a un coût important que toutes les collectivités ne peuvent pas assumer. C'est une réforme qui a été mal pensée au départ pour la faire comme ça, à toute vitesse."
Écoutez l'interview de Francette Popineau, secrétaire générale SNUIPP, invitée du Grand Matin Sud Radio