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David Lisnard : "On a un mille-feuille législatif réglementaire extrêmement lourd en France"

Par La Rédaction

David Lisnard, maire de Cannes, président du conseil de surveillance du centre hospitalier Simone Veil de Cannes et vice-président et porte-parole de l’AMF, était l’invité d’André Bercoff, mercredi 2 décembre, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

David Lisnard invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

David Lisnard n'est pas un politique comme les autres. Maire de Cannes, il se définit comme "un praticien", au même titre qu'un médecin, "obligé de prendre des décisions, parfois dans la tourmente", tout en rappelant que "beaucoup de maires font très bien le boulot".

"Des gens très souvent compétents et intègres"

Ce qui pose problème dans la défiance envers les hommes politiques, ce n'est pas vraiment contre les élus locaux qui rendent des comptes à leurs administrés mais plutôt au haut niveau. "C'est quand on regarde la façon dont le pays est dirigé, même si ce n'est pas nouveau, ça s'accentue avec la macronie", déplore l'édile de Cannes qui reconnaît malgré tout qu'il y a "des gens très souvent compétents et intègres", entachés par des "décisions totalement déconnectées de la réalité et même très souvent pas exécutées".

Un mal dû à un double effet, "celui du théâtre politicien", définit David Lisnard qui voit de l'affichage, des annonces et une émotion stimulée par les réseaux sociaux. "On légifère sur les émotions", s'indigne-t-il, expliquant un mille-feuille de lois composé de "1.800 décrets qui s'ajoutent chaque année, plus de 80 lois et 50 ordonnances". "On a un mille-feuille législatif réglementaire extrêmement lourd en France", déplore le maire de Cannes. Vient ensuite le problème de l'exécution, souvent "abandonnée à des administratifs qui sont eux-mêmes des gens bien formés mais qui n'ont jamais vécus dans l'économie du risque", observe le porte-parole de l'Association des maires de France. "Ils ne comprennent pas que des décisions font que des gens n'ont plus rien à manger à la fin du mois", déplore-t-il.

"Un problème d'expression de la souveraineté populaire par la politique"

Pour David Lisnard, "il faut les deux". C'est-à-dire "à la fois maîtriser le langage administratif et comprendre la vie de ceux qui sont dans l'économie du risque". Au sommet de l'État, l'élu local déplore une certaine "consanguinité et une cooptation très accentuée", issue notamment des grandes écoles. "Pour y réussir, il faut recopier à l'identique ce qu'ont fait les autres avant", note l'auteur qui dénonce un certain conformisme.

"Il y a un conformisme dans la haute administration qui fait qu'il n'y a aucune inventivité, aucune rigueur", regrette David Lisnard. Ce qui explique "cette rigidité qui enlève beaucoup de pouvoirs aux représentants du peuple", selon lui. "Il y a un problème d'expression de la souveraineté populaire par la politique", déplore le maire de Cannes qui voit en ce conformisme, "la sclérose de l'action publique", qui s'illustre durant cette période de crise, où le Covid "révèle ce lent déclin de la capacité française d'agir".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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