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David Le Bars : "la principale difficulté c'est la reconquête de certains territoires"

Par La Rédaction

David Le Bars, patron du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), auteur de "La Haine dans les yeux" (aux éditions Albin Michel) était l’invité d’André Bercoff, jeudi 14 novembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

David Le Bars invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le patron du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), David Le Bars, évoque la "haine" de la police dans plusieurs couches de la société. Ancien commissaire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), David Le Bars profite de son passage chez André Bercoff pour établir un état des lieux de cette situation... Et pour souhaiter "bon courage" à Alexandre Benalla, candidat à la mairie de Saint-Denis.

 

Pas de zones de non-droit

"Il n'y a pas d'endroit où on ne rentre pas", assure David Le Bars en réponse à ceux qui dénoncent des zones de non-droit. Il ne nie pas tout de même que certains territoires sont plus sensibles que d'autres. "On rentre en prenant des précautions", confesse-t-il. "On ne fait pas des patrouilles à deux, on sera mal reçu, on peut parfois s'y faire agresser", reconnaît le commissaire. Mais David Le Bars rectifie. "Quand on rentre de façon constituée, on est partout présent", avance-t-il, tout en avouant que la principale difficulté "c'est la reconquête de certains territoires". "Quand on se retire, on sait très bien qu'il s'y déroule différents trafics et économies souterraines, c'est la difficulté de certains quartiers", analyse-t-il.

Pour anticiper les débordements, qu'ils proviennent des trafiquants dans les quartiers comme des black blocs en manifestation, "il n'y a pas en France, et heureusement, de lois qui permettent d'interpeller de façon prédictive", se félicite le patron du syndicat, estimant que dans le cas contraire "la démocratie serait terminée". "Si on peut interpeller des gens, il faut pour ça que des infractions soient commises et que des textes nous permettent d'être dans la légalité", appuie David Le Bars, déplorant que l'on ait reproché à la police la vague d'interpellations de Gilets Jaunes, le 8 décembre 2018.

"Des élus locaux laissent faire les économies souterraines"

"Un grand nombre de Gilets Jaunes nous ont reproché de faire plus contre eux que dans les banlieues", rapporte l'ancien commissaire de Saint-Denis. Mais si "des Gilets Jaunes ont considéré que c'était répressif", le policier note que "dès le premier samedi, il y avait de la haine légitime sur l'État qui les opprime et qui fait des réformes". Même si pour David Le Bars "ça peut se comprendre", notant que dans ses effectifs "nous avons des Gilets Jaunes", il rappelle que "l'expression dans une manifestation c'est de défiler, verbaliser et parler, non pas casser et agresser". Il constate que "rapidement, ces mouvements ont dégénéré par la faute d'une minorité". 

Dans les banlieues, David Le Bars déplore "des élus locaux qui laissent faire les économies souterraines". Même s'il ne souhaite pas généraliser, son expérience l'a conforté dans ses doutes. "Seule, la police nationale ne fera pas évoluer les sujets". Il appelle donc à une grande union de tous les secteurs concernés. "Quand derrière il n'y a pas de suivi, on n'arrive pas à endiguer le problème", estime-t-il.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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