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David Dufresne : "Depuis 50 ans, on n'a pas vu la police française être si répressive"

Par La Rédaction

David Dufresne, journaliste indépendant qui recense les blessés lors des manifestations des Gilets Jaunes, était l’invité d'André Bercoff, jeudi 4 avril 2019, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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"La télévision dans des moments de grande tension, d'émeutes, a un rôle capital"

Le journaliste indépendant David Dufresne recense sur Twitter les blessés lors des manifestations de Gilets Jaunes sous le mot clé "Allô Place Beauvau". Il explique comment tout a commencé : "J'ai fait un premier signalement suite à ce qui c'était passé le 1er décembre, particulièrement violent de part et d'autre. Mais justement, il n'y avait pas l'autre part dans les médias. Il n'y avait que la violence des Gilets Jaunes sur les forces de l'ordre. Et la télévision dans des moments comme ça de grande tension, de crise, d'émeutes, a un rôle capital. Si elle ne dit que la moitié des choses, elle tait l'autre moitié. L'autre moitié, c'était ces violences policières accablantes".

Et il poursuit sur ces violences policières : "Depuis cinquante ans, on n'a pas vu la police française être si répressive sur un mouvement social". Le journaliste raconte être alors de passage dans le Tarn, où il avait découvert les ronds-points tenus par les Gilets Jaunes et a été sidéré par cette violence, à son retour. Et d'ajouter que si la police française se considère comme l'une des meilleures du monde, force est de constater qu'elle a été longtemps respectée. Il salue aussi l'expertise que la police française a eu durant des années. Mais avec ces manifestations, il estime : "Là on est dans un débordement, dans un déchaînement de tirs lacrymogènes, de LBD". 

598 signalements et 23 personnes qui ont perdu un oeil, 5 une main

David Dufresne, dont le travail a été primé lors des Assises du journalisme à Tours (Indre-et-Loire) précise : "Aujourd'hui, j'en suis à mon 598e signalement parmi lesquels il y a 23 personnes qui ont perdu un oeil, cinq autres ont perdu une main". Il a aussi dénombré plus d'une centaine de personnes visées à la tête par les LBD alors que cela est formellement interdit. Et de préciser que ces chiffres concernent bien des manifestants. Le journaliste poursuit : "Premièrement, la République ce n'est pas loi du Talion. Deuxièmement, je pense que toutes les polices européennes, et même l'américaine réputée comme violente en terme de maintien de l'ordre, n'agissent pas du tout comme la police française".

Pour illustrer ses propos, il évoque les grenades utilisées par la police française, à base de TNT : "Ce sont des armes de guerre, elles sont cataloguées ainsi dans le code de sécurité intérieur". Selon lui, s'il n'y a effectivement aucune preuve pour affirmer que ces 120 personnes ont bien été visées intentionnellement à la tête, le fabricant suisse a confirmé que les tirs des LBD sont précis. Il conclut : "Il ne peut pas y avoir 120 cas de coïncidence et de hasard".

 

 

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