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Dans les écoles, "un algorithme a remplacé les réseaux d'aide"

Les fonctionnaires appelés à la grève ce jeudi, pour dénoncer la politique d'Emmanuel Macron et le projet de loi sur la la fonction publique. Un secteur sera particulièrement mobilisé : l'Education nationale.  La réforme du bac ne passe pas dans les collèges et les lycées. Du côté des écoles primaires, le dédoublement des classes de CP dans les zones d'éducation prioritaire a depuis été étendu aux CE1. Deux ans après, quel bilan? Dans cette école en plein coeur du quartier du Mirail à Toulouse, où le dédoublement des classes a été mis en place, le directeur s'avoue pour le moins déçu, et même en colère.

 

Reportage Sud Radio de Christine Bouillot

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Au pied des barres d'immeubles, l'école de Fabrice Coudreau compte 250 élèves. Ici, le dédoublement des classes de CP-CE1 a redonné de l'espoir... Espoir très vite balayé par la méthode Blanquer, explique le directeur: "Ce que nous proposait l'éducation nationale, c'est un algorithme après les évaluations de CP et CE1, pour aider des enfants en difficulté de lecture. Il y a quelques années, c'était le RASED* et des êtres humaines. Aujourd'hui on nous propose qu'un algorithme le fassent. Pour moi le résumé est clair: le ministère Blanquer a tout faux !"

Des réseaux d'aides aux élèves en difficulté, réduits à portion congrue

L'école est classé en REP+. Un cumul de difficultés pour les enfants que tentent de gommer au quotidien les 15 enseignants. Mais pour Fabrice Coudreau, ce n'est pas l'annonce de classes à 24 élèves partout, qui va réduire ces inégalités. "S'ils ne peuvent pas répondre aux difficultés qu'ils constatent, et que les réseaux d'aides, les psychologues, infirmières et médecins scolaires sont absents, ce ne sont pas seulement les enseignants qui peuvent répondre aux difficultés des élèves, qu'ils soient 12, 15, 25 ou 30. Si c'est en déshabillant Paul pour ne pas habiller Jacques, c'est toujours moins pour ceux qui ont moins, même si on nous dit le contraire". Le constat est sévère sur le bilan d'Emmanuel Macron, deux ans après son élection.

Les voix discordantes sanctionnées? 

Dans l'Education nationale, les directeurs d'écoles opposés au projet de loi de Jean Michel Blanquer, expliquent s'être fait taper sur les doigts pour avoir critiqué le texte de leur ministre. 

"Nombre de directeurs sont sanctionnés pour s'être prononcés, ou avoir appelé les parents à débattre", dénonce Fabrice Coudreau, directeur d'école en REP + à Toulouse et membre du SNU-IPP
 
 
* RASED: réseau d'aide aux élèves en difficulté
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