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Crack : "En une fois, je suis tombée dedans..."

Par La Rédaction

Le Nord-Est de Paris est toujours en proie au fléau du crack, avec des marchés à ciel ouvert et des toxicomanes par centaines qui se retrouvent tous les jours Porte de la Chapelle. Le dérivé fumable de la cocaïne y a déjà fait six morts depuis le début de l'année. La Ville de Paris et la préfecture ont donc décidé de réagir : elles ont signé, le 27 mai 2019, un nouveau plan de lutte contre le crack. Trois millions d'euros ont été mis sur la table pour l'année 2019. Objectif : renforcer les places d'hébergement et les maraudes, mais aussi créer un "groupe d'enquêteurs". Mais Porte de la Chapelle, la situation demeure très inquiétante. Benjamin Glaise de Sud Radio s'est rendu sur place.

 

 

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Crack Porte de la Chapelle à Paris : "Ici, c'est pratiquement donné"

En pleine rue, Valérie sort sa pipe en verre et l'allume. Toute la journée, elle fait la manche pour acheter sa dose et fuir la réalité : "On obtient le plaisir qu'on veut. On n'est pas des gens heureux, on est des gens en souffrance. Ça nous aide à tenir". Pour Valérie, tout a débuté il y a dix ans, lorsqu'elle a perdu son logement : "J'ai atterri ici par accident et on m'en a proposé. En une fois, je suis tombée dedans".

Un peu plus loin, Killie marche avec difficulté. Il est tombé dans le crack en Guyane, à l'âge de 15 ans. La Porte de la Chapelle est devenue son repère : "C'est facile ! Ici, c'est pratiquement donné. N'importe quelle personne qui vient avec 2, 3 ou 4 euros, il le prend". 

Devant sa terrasse vide, Naguim voit passer toute la journée les toxicomanes : "C'est très difficile d'avoir un commerce ici. Il faut se battre au jour le jour, à la minute à la minute parce qu'ils entrent, ils harcèlent les clients pour leur demander des sous".

"Commerçants et riverains, on est prêt à payer des maîtres-chiens pour qu'ils ne viennent plus ici"

Le chiffre d'affaires de son bar-tabac à plongé de 30% et il est prêt à tout pour les voir disparaître : "Qu'ils nous mettent même des maîtres-chiens ! Nous on est prêt, les commerçants et les riverains, à les payer pour qu'ils ne viennent plus ici".

Une solution non retenue par la mairie et la préfecture qui souhaitent accompagner davantage les usagers, avec des places d'hébergement, des sanitaires et des maraudes renforcées.

Mais pour Pierre Liscia, conseiller Les Républicains élu dans le 18e arrondissement de Paris, cette mesure ne règlera pas le problème :

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