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COVID 19 : irez-vous vous faire vacciner ?

Le docteur Pascal Charbonnel, médecin généraliste et membre de la Fédération des médecins de France, et Patrick Peretti-Watel, sociologue, directeur de recherches à l’Inserm et coordinateur scientifique du projet Coconel, qui étudie l'épidémie de coronavirus, étaient les invités du débat du matin sur l’antenne de Sud Radio le 28 juillet, avec Benjamin Glaise et Laurence Garcia.

Les États-Unis viennent de lancer la dernière phase clinique de deux vaccins potentiels, à grande échelle. Faut-il avoir confiance dans un futur vaccin contre le Covid-19, développé en à peine quelques mois, quand d’habitude cela suppose plusieurs années ?

 

Se vacciner pour ne plus être contaminant

Certains annoncent un vaccin pour la rentrée ou l’année prochaine. "Difficile à dire pour quand ce sera, estime le docteur Pascal Charbonnel, médecin généraliste et membre de la Fédération des médecins de France. Si tout se passe bien, l’hypothèse la plus crédible est début 2021 voire mi 2021. Même si les essais cliniques sont tout à fait encourageants, on est très loin d’un vaccin opérationnel sur le terrain avant ces délais-là." Combien de temps faut-il pour développer un vaccin ? "Si l’on prend l’exemple du VIH, cela fait vingt ans que l’on cherche sans trouver. C’est très incertain et compliqué comme recherche. On a un an pour convaincre."

Certains semblent avoir peur d’un vaccin trop vite fait et pas efficace. "Les techniques de recherche sont des procédures extrêmement précises, rappelle le docteur Charbonnel. Elles sauront produire des vaccins en toute sécurité pour les utilisateurs. Mais il faut remettre cela dans le contexte : pourquoi on se vaccine ? Si on est vacciné, on n’est plus contaminant et on protège les autres. Et donc on peut reprendre une vie aussi normale que possible, par exemple si l’on veut aller en boîte de nuit !"

 

La crainte des effets secondaires

Certains auditeurs de Sud Radio semblent toutefois méfiants quant à ce vaccin. Mais ce n’est pas une surprise en soi. "Fin mars, et en avril, nous avions un adulte sur quatre qui refuserait le vaccin s’il était disponible, souligne Patrick Peretti-Watel, sociologue, directeur de recherches à l’Inserm et coordinateur scientifique du projet Coconel, qui étudie l'épidémie de coronavirus. Nous étions montés à 30% après le confinement. Il existe un scepticisme à l’égard de certains vaccins en France depuis de nombreuses années. On s’en est bien rendus compte en 2009, avec le virus de la grippe H1N1, où seulement 8% des gens s’étaient faits vacciner. Ce n’est pas qu’ils ne craignent pas la maladie. C’est le vaccin qui pose question. Ils se méfient énormément de ses effets secondaires."

Que répondent les sondés quand on leur demande pourquoi ils refuseraient ce vaccin. "Pour eux, la première raison est qu’un vaccin fait dans l’urgence ne serait pas sûr. C’est aussi dans un contexte où la parole des scientifiques a été mise à mal durant cette crise", estime Patrick Peretti-Watel. "Nous ne sommes pas dans les controverses scientifiques, mais médiatiques, estime le docteur Charbonnel. Nous allons avoir le même phénomène avec les vaccins. Quand on a une communication approximative, les complotistes de tous bords s’engouffrent là-dedans avec facilité."

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