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Conflit social dans les prisons : "On va continuer le mouvement", promet FO

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire général du syndicat FO-pénitentiaire, Emmanuel Baudin était l’invité du 18h Sud Radio ce jeudi, après une nouvelle journée de discussions avec le ministère de la Justice de Nicole Belloubet.

À Gradignan, la tension est montée d'un cran entre surveillants de prison et CRS (©Christophe Bernard - Sud Radio)

Les négociations se poursuivent entre le ministère de la Justice et les syndicats de surveillants de prison pour tenter de résoudre le conflit social déclenché il y a plusieurs semaines maintenant. Un protocole d’accord a été présenté aux syndicats ce jeudi, mais pour certains, ses grandes lignes sont largement insuffisantes. C’est notamment le cas du syndicat FO-pénitentiaire, dont le secrétaire général Emmanuel Baudin était l’invité du 18h Sud Radio. Pour lui, une prochaine sortie de crise n’est pas envisageable.

"On a fait les comptes, on a demandé au terrain, et la réponse est très massivement non. On n’y est pas du tout. C’est le minimum de ce qu’ils pouvaient nous proposer. Même s’il y a eu un amendement sur la sécurité, il reste des choses à améliorer. Et puis l’indemnitaire c’est une chose, mais depuis le début FO demande du statutaire et notamment la catégorie B pour l’attractivité et la reconnaissance de la profession. On va donc continuer le mouvement", annonce-t-il.

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Si Emmanuel Baudin reconnaît que le ministère de la Justice a fait des propositions pour le volet indemnités, il martèle que l’essentiel est ailleurs. "Ils augmentent les primes de dimanche, les PSS (Primes de Sujétions Spéciales) et les congés payés. Mais ils font ça sur quatre ans. Si c’est acté demain, ça va représenter un gain de 30 euros par mois aux personnels, mais ça ne va en rien rendre le métier attractif et valoriser le travail de surveillant. On n’arrivera pas à stopper l’hémorragie des personnels qui quittent l’administration pénitentiaire. J’ai dit à la ministre qu’elle avait la possibilité de faire quelque chose de grand et de sortir la tête de la pénitentiaire de l’eau. C’est un enjeu énorme", assure-t-il.

Le représentant de Force Ouvrière a également glissé un petit tacle à ses confrères de l'UFAP-UNSA, qui, eux, évoquent des avancées dans la résolution du conflit. "Au début de ce mouvement, l'UFAP-UNSA ne demandait ni indemnitaire ni statutaire. Ils ont négocié pendant près de dix jours avec la ministre pour arriver à quelque chose qui a été rejeté en masse par les personnels. Ils ont fini par demander de l’indemnitaire, forcés et contraints. Aujourd’hui, une fois encore, la base rejette les propositions faites, donc j’espère que l’UFAP-UNSA va revenir à la raison et faire ce qu’ils doivent faire : défendre l’intérêt des collègues et demander du statutaire, car c’est ce que veulent les personnels sur le terrain", clame-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview d’Emmanuel Baudin dans le 18h Sud Radio

 

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