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Commémorer l’holocauste: enjeu crucial face à l’antisémitisme ordinaire

6 millions de morts. C’est la journée internationale de la mémoire des victimes de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité. La France a retenu cette date du 27 janvier, anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz. Et ce devoir de mémoire semble plus que jamais d’actualité. Car à la sortie des lycées marseillais, l’holocauste ce n’est pas forcément une évidence.

Pose d'une plaque à Paris, en mémoire d'enfants juifs déportés. (BERTRAND GUAY / AFP)
Reportage Sud Radio de Lionel Maillet

 

A la sortie de ce lycée des quartiers Nord, l’holocauste ne dit pas grand-chose aux élèves: "Je me rappelle plus... Cela ne me parle pas du tout !"

La Shoah est pourtant au programme dès le CM2, mais c’est en fait un problème de vocabulaire car ces jeunes savent l’essentiel. "Ah oui ! En histoire, on l'a fait. Des juifs exterminés par les nazis, emmenés dans des camps de concentration..."

 

Insultes antisémites dans la cour de récréation

Pour eux cette journée de commémoration des victimes de l’holocauste est d’autant plus importante que l’antisémitisme s’invite jusque dans les cours de récréations: "Des insultes comme: 'sale juif'... Pour se traiter de radin: 'oh t'es juif, tu donnes rien'".

30 ans qu’il enseigne  d’histoire dans un lycée  Aix en Provence  et David Teissier assure qu’il n’est pas plus difficile qu’avant d’aborder  ces sujets en classe : "Des questions sur: comment ça a pu se produire, comment on a pu en arriver là. La remise en cause de l'existence de la Shoah, les propos négationnistes, révisionnistes, on les entend pas en lycée. Cela ne veut pas dire qu'ils n'existent pas, mais on ne le sent pas, on ne les voit pas remonter en classe". A noter que l’enseignement de la  Shoah n’est pas obligatoire pour certains bacs technologiques et professionnels.

 

"Il y a besoin de commérer si la commémoration n'est pas un acte figé qui 'formolise' l'histoire.  Parce-que si c'est uniquement pour rester sur le terrain de l'indignation morale (qui est évidemment absolument nécessaire parce-que c'est un massacre épouvantable, il n'y a pas besoin d'historien. Un historien, il explique la montée du nazisme, il explique pourquoi - à un moment donné - des choix politiques conduisent la grande bourgeoisie allemande à préférer Hitler à toutes les autres solutions possibles. Les adolescents sont en âge de comprendre et d'exercer un esprit critique sur toutes ces questions là" - David Teissier , historien, enseignant dans un lycée à Aix Provence 

 

 

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