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Christophe Grudler : "quand on parle intelligence artificielle, on parle à la fois innovation technologique et droits fondamentaux"

Christophe Grudler, député européen et vice-coordinateur de la commission Recherche, industrie et énergie, qui travaille sur la proposition de règlement de la Commission européenne sur l’intelligence artificielle, était l'invité d'Arthur de Laborde dans le "12-13h de l’été" le 5 août 2021 sur Sud Radio.

Christophe Grudler, invité du "12-13h de l'été".

La Commission européenne a publié le 21 avril 2021 un projet de règlement établissant des règles harmonisées concernant l’intelligence artificielle. Celui-ci est toujours en discussion.

 

"Les Européens ne doivent pas louper la prochaine révolution industrielle, qui est celle de l’intelligence artificielle"

Pour Christophe Grudler, il est impératif de garder un équilibre entre les bienfaits que peut apporter l’intelligence artificielle et les droits fondamentaux des personnes. "Il y a à la fois les droits fondamentaux des êtres humains d’un côté et l’innovation technologique et industrielle qu’on ne doit pas louper nous, Européens. Je rappelle quand même qu’on a loupé la précédente révolution industrielle qu’est Internet. Si aujourd’hui vous avez les cinq GAFAM et que la Chine s’y met aussi, tandis que l’Europe est totalement absente de ce domaine, c’est qu’il y a une faute à la base.

La commission a établi quatre niveaux de risque, sur lesquels il y aura des propositions d’interventions différentes. Il y a des applications sur lesquelles il n’y a aucun risque, comme les anti-spams dans le courrier électronique. Ensuite, il y a des applications à risque faible : si vous parlez avec un personnage virtuel par ordinateur, qui n’est animé que par l’intelligence artificielle, il faut que vous le sachiez."

"Toutes les technologies liées au contrôle des individus seront proscrites en Europe"

Comme l’explique Christophe Grudler, la doctrine de l’Union européenne en matière d’intelligence artificielle sera construite autour de plusieurs niveaux de risque. "Vous savez qu’il y a des deepfakes, aujourd’hui on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Il faut identifier clairement. Ensuite il y a des applications à risque élevé, pour lesquelles on a besoin d’un encadrement d’entreprise avec éventuellement des sanctions financières. C’est le cas de tout ce qui est sélection d’individus. Pour entrer à la fac on vous demande un dossier, il ne faut pas que ce dossier finisse chez votre banquier.

Et puis il y a tout ce qui est applications dangereuses, et ça, ce sera totalement proscrit dans l’Union européenne. C’est tout ce qui correspond au contrôle des individus : les systèmes de reconnaissance biométrique à distance ou le contrat social, ce système qui existe en Chine : si vous n’avez pas payé votre amende de stationnement, quand vous prenez le métro, le portique ne s’ouvre pas parce que vous n’avez pas payé votre amende. À notre sens cela constitue une atteinte aux libertés individuelles et aux droits fondamentaux, on veut donc totalement l’interdire."

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