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Christophe Barbier : "Plus personne ne veut mourir et nous ne voulons plus prendre aucun risque"

Par La Rédaction

Le journaliste et éditorialiste Christophe Barbier, auteur de "Les tyrannies de l’épidémie" (éditions Fayard), était l’invité d’André Bercoff mardi 26 janvier sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Christophe Barbier invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Il y a un an, le coronavirus débarquait en France et la ministre de la Santé de l'époque, Agnès Buzyn, était encore loin de s'imaginer toutes les conséquences que cela engendrerait. "Les hommes de science pensaient tous qu'on avait vaincu ce type de maladie et les politiques pensaient que ce genre d'épidémie se tuait dans l'œuf", rapporte Christophe Barbier qui souligne finalement "le tsunami de surprises et de sidérations" qui s'est abattu au fil des vagues de contagion.

"Il n'y a pas de vie sans risque"

Dans la mémoire collective, le souvenir de la grippe espagnole ou de Hong-Kong en 1969 était alors enfoui. "On avait sous-estimé complètement notre allergie à la mort, au risque", note l'éditorialiste. "Plus personne ne veut mourir et nous ne voulons plus prendre aucun risque, nous sommes des populations occidentales qui nions le risque", ajoute-t-il. Depuis l'apparition de cette mentalité, on a inventé le principe de précaution. "Au départ c'est bien, quand on doit prendre une décision, on mesure les conséquences. Mais c'est devenu : avant de prendre une décision, il faut garantir qu'il n'y aura aucun risque pour personne", déplore le journaliste.

Pourtant pour Christophe Barbier, "il n'y a pas de vie sans risque". Une affirmation qui se vérifie depuis l'instauration des mesures restrictives prises contre l'épidémie. "Quand on veut le risque zéro, on tue toute la vie, on se confine, on reste chez soi et on meurt", observe l'auteur. Une mort à petit feu qui s'explique par "une servitude volontaire dans laquelle les citoyens se sont placés en disant oui au confinement, oui au couvre-feu, oui aux attestations, aux médecins qui recommandent de ne plus parler dans le métro", explique-t-il.

"On s'habitue très vite d'obéir"

Dans le pays de la résistance, de la liberté et des droits de l'homme, pourquoi les gens obéissent-ils si facilement ? "Ils ont peur du virus, pour eux et pour les autres", répond dans un premier temps l'éditorialiste. Mais pas seulement, "ils ont peur du gendarme, des amendes à 135 euros, des voisins qui pourraient vous mettre au banc de la société...", ajoute Christophe Barbier, s'amusant de voir "des fumeurs qui s'empoisonnent eux-mêmes et hurler quand leurs voisins n'ont pas de masque".

Pas facile de sortir de cette spirale répressive. "La servitude volontaire, c'est du sable mouvant, une fois qu'on a mis les pieds dedans on s'y enlise", compare le journaliste. "On s'habitue très vite d'obéir, c'est tellement simple d'être chez soi à 18 heures, de porter le masque dans la rue, c'est un confort, ça règle nos vies", constate Christophe Barbier qui souligne le prix à payer, neuf mois après l'instauration de ces règles. "On se rend compte que le prix à payer pour tout cela est peut-être plus élevé que ce qu'il nous a rapporté", souligne-t-il. "Ça nous a sauvé notre vie mais on se rend compte qu'on n'a plus de vie, de tout cela ressort la dépression, le malaise et on se dit qu'il faut se révolter contre les tyrannies de l'épidémie", déplore l'éditorialiste.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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