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Christian Roudaut : "Cinq de ces six grands dictateurs ont connu l'expérience de la faim"

Par La Rédaction

Christian Roudaut, réalisateur et auteur de "À la table des tyrans" (éditions Flammarion), était l’invité d’André Bercoff, vendredi 23 avril sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Christian Roudaut invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Après deux livres sur les tables élyséennes et démocratiques de ce monde, Christian Roudaut s'attaque aux dictateurs. Un travail basé sur des anecdotes au fil de recherches, comme par exemple la rencontre de Charles de Gaulle et de Staline autour d'une table.

 

Entre peur et dégustation

C'est un moment "extraordinaire", que le général aborde dans ses mémoires de guerre. Alors président du gouvernement provisoire de la France, en 1945, il rencontre le chef d'État soviétique qui "ne le prend pas tellement au sérieux", rapporte l'auteur. Mais "Staline a bu plus que de raison et menace un peu tout le monde", ajoute-t-il. Deux oppositions de style entre un de Gaulle "très sobre" et Staline "aux côtés grossier".

"Le décor change, les plats changent mais une chose figure toujours au menu, c'est la peur", observe Christian Roudaut qui marque le point commun entre les tyrans : "la peur dans le ventre, la peur d'être empoisonné". "Pourquoi Staline se découvre une passion soudaine pour la banane ? Il a les dents gâtées et c'est plus facile pour les manger", révèle le réalisateur. Au-delà de la peur physique, il y a la peur diplomatique, psychologique, notamment lorsque l'on se retrouve à table avec Staline ou Sadam Hussein. "On sait que pour le moindre mot de travers, on peut passer de la chaleur d'une salle à manger à la froideur d'un cachot, ou pire", souligne Christian Roudaut.

 

"Rééduquer les bouches des citoyens"

Si Staline aimait boire du vin de sa région natale, en Géorgie, "il faisait boire de la vodka" à ses convives, en espérant que les langues se délient. "Mao est le seul à avoir une vision aussi doctrinaire de la cuisine", note Christian Roudaut qui voit dans ce dictateur chinois la volonté de "rééduquer les bouches des citoyens". Une importance que consacre, de manière moindre Ceausescu ou Staline. Mao a une vision de la nourriture, il associe par exemple "le piment et le feu révolutionnaire et se méfie des saveurs mielleuses, sucrées qu'il reproche aux cadres du parti".

L'auteur note un trait commun entre les grands dictateurs du XXe siècle, "c'est leur enfance". "Cinq de ces six grands dictateurs ont connu l'expérience de la faim", souligne-t-il. Et même six sur six si l'on ajoute Adolf Hitler qui connaîtra l'expérience de la faim à Vienne, une fois mis à la porte des Beaux Arts. Le dictateur allemand le met d'ailleurs en scène dans Mein Kempf. "Il y a toute la métaphore du peuple allemand qui crève de faim et Hitler qui est la main nourricière", rapporte Christian Roudaut.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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